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Soignons les pédophiles pour protéger les victimes

Soignons les pédophiles pour protéger les victimes
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Le «pédoactivisme» est une véritable plaie qui peut prendre différentes formes, dont celle des communautés de pédophiles sur les réseaux sociaux. Cet activisme a pour objectif de légaliser le sexe entre des mineurs et des adultes ainsi que la pédopornographie. Il veut également établir l’âge du consentement à 12 ans.

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Ces communautés de pédophiles (attirance pour les 13 ans et moins) ou d’éphébophiles (attirance pour les 14-17 ans) se retrouvent sur les réseaux sociaux, notamment grâce aux mots-clics MAP (minor-attracted person, ou personne attirée par des mineurs), Pro-C (pro-contact) ou encore AoA (age of attraction). Ils ajoutent habituellement l’âge des enfants qu’ils recherchent.

Ironiquement, l’acronyme MAP provint d’une organisation du Maryland, fondée par un travailleur social et un pédophile, ayant pour mission d’offrir du support à des individus attirés sexuellement par des mineurs qui ne veulent pas passer à l’acte. Elle reçoit également des pédophiles souhaitant éviter la récidive.  

Cette communauté se divise en deux catégories : ceux qui sont fiers et revendiquent leur « droit » d’agresser des mineurs et ceux qui luttent contre leurs pulsions. Dans cette dernière catégorie, certains éviteront le système judiciaire en se faisant soigner (ou ne se feront pas prendre), d’autres passeront à l’acte ou préféreront se suicider. 

Tous les individus attirés par des mineurs ne sont donc pas forcément des agresseurs, mais tous sont de potentielles bombes à retardement s’ils ne reçoivent pas d’aide. 

Agir avant la première agression

Une seule agression sexuelle peut marquer une victime pour toute une vie. La meilleure stratégie demeure d’agir avant la commission du crime par la suppression ou la diminution du risque de passage à l’acte en offrant un éventail de services.

Actuellement, la porte d’entrée pour obtenir un suivi en psychologie ou en sexologie demeure le médecin de famille. Il existe peu de ressources pour les MAP – disons-le ainsi – abstinents. Pour ceux qui décident de demander de l’aide, il n’est pas facile d’avoir accès à un traitement, à moins de passer par la machine judiciaire – ce qui implique un passage à l’acte – et d’obtenir, de préférence, une sentence fédérale, soit de plus de deux ans. 

Au moins, dans les pénitenciers fédéraux, il existe plus de possibilités de participer à des programmes et d’obtenir des traitements. Au Québec, ce genre de services est encore limité, à moins d’être transféré à Percé ou à Pinel. 

Pourtant, soigner les gens attirés par des mineurs et qui sont abstinents est l’une des stratégies de protection des victimes. 

Quoi faire?

Au Québec, on en est encore aux balbutiements dans le développement de services et de ressources pour ces gens hors du système judiciaire. Il y a bien le Centre d’intervention en délinquance sexuelle de Laval, ou quelques ressources étrangères en ligne comme Stop It Now ! DIS NO, Help Wanted, etc. Le chemin reste donc à défricher. 

Cependant, cela nécessite de dépasser notre écœurantite aiguë envers ces personnes et d’adopter une approche avec les MAP abstinents, comme on le fait actuellement avec les autres troubles sexuels.

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