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Pierre Fitzgibbon: un ministre à l’éthique élastique

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Si Pierre Fitzgibbon a fait l’objet d’autant de rapports de la commissaire à l’éthique, c’est en grande partie suite à des reportages du Journal et de notre Bureau d’enquête. Si bien que le ministre semble maintenant s’attendre à se retrouver sous les projecteurs pour des questions d’éthique. À propos des rapports de la commissaire, il a lancé cette phrase surprenante en décembre dernier : « Il va y en avoir d’autres. Ça ne me dérange pas. »

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DE L’AIDE AUX FIRMES DE SON MANDATAIRE

Michel Ringuet
Photo d’archives
Michel Ringuet

En 2020 et en 2021, le ministère de l’Économie et Investissement Québec ont versé près de 150 M$ en aide financière à six entreprises codétenues par Michel Ringuet alors que ce dernier était mandataire de la fiducie de Pierre Fitzgibbon.

Les entreprises en question – Lion Électrique, LMPG, E2IP, Averna, Gelpac et Meubles Saint-Damase – comptent toutes parmi leurs actionnaires W Investments, une firme de placements cofondée par M. Ringuet en 2019.

Les dirigeants de ces entreprises ont assuré que Michel Ringuet n’avait joué aucun rôle dans les transactions. 

UN SOUPER VRAIMENT PAS PARFAIT

Luc Laperrière
Photo d'archives, Ben Pelosse
Luc Laperrière

Pierre Fitzgibbon a été placé dans l’embarras une nouvelle fois en juin 2022 à cause de ses liens avec son ami, le lobbyiste Luc Laperrière

Le Journal a révélé que le ministre avait soupé avec Laperrière le soir même de l’annonce d’un investissement de près de 100 M$ de fonds publics dans le manufacturier de pierres Polycor. 

Laperrière avait réalisé récemment deux mandats de lobbyiste pour Polycor. La commissaire à l’éthique a estimé qu’il s’agissait d’un souper à titre privé et n’a pas ouvert d’enquête. 

UNE PHOTO EMBARRASSANTE

Tirée du Twitter du PM Legault

Pierre Fitzgibbon a mis presque trois ans, après sa nomination comme ministre de l’Économie, pour se départir de ses actions dans le fonds d’investissement White Star. 

En janvier 2019, Pierre Fitzgibbon a même présenté au premier ministre François Legault le co-fondateur de White Star alors que le ministre de l’Économie détenait toujours une participation dans l’entreprise. La rencontre a été immortalisée sur une photo publiée sur le compte Twitter de M. Legault. 

En réaction à ces révélations de notre Bureau d’enquête. François Legault a laissé savoir qu’il ignorait à cette époque les intérêts de son ministre dans White Star. En février 2021, le premier ministre a retiré des mains du ministre Fitzgibbon les dossiers de White Star. 

LA CHASSE AUX FAISANS

En décembre 2022, notre Bureau d’enquête révélait que le ministre Fitzgibbon avait participé en octobre à une partie de chasse aux faisans sur une île privée du lac Memphrémagog appartenant à de riches hommes d’affaires dont les entreprises bénéficient de fonds publics. 

Il n’a jamais voulu dire s’il avait payé pour l’activité, car cela concerne sa vie privée, selon lui. Aux dernières nouvelles, il n’a pas non plus déclaré cette activité à la commissaire à l’éthique, ce qu’il devrait faire dans le cas d’un cadeau d’une valeur de plus de 200 $. 

LE CABINET L’IGNORAIT

En décembre 2020, notre Bureau d’enquête mettait en lumière des apparences de conflits d’intérêts en lien avec Immervision, une entreprise dont le ministre était actionnaire. 

En janvier 2020, M. Fitzgibbon apparaissait notamment dans ses fonctions de ministre lors d’un événement public à Las Vegas avec la PDG de l’entreprise, Pascale Nini. Nous révélions aussi qu’Immervision fournissait du matériel à une entreprise chinoise qui fabriquait des caméras utilisées pour la répression des Ouïghours en Chine. Le cabinet du ministre avait affirmé que M. Fitzgibbon ignorait cette information. 

UN AMI BIEN PRATIQUE

L’une des raisons pour lesquelles Pierre Fitzgibbon a été blâmé par la commissaire à l’éthique est sa vente d’actions de l’entreprise Move Protéine. En novembre 2018, le ministre a vendu ses actions à son ami lobbyiste Luc Laperrière. 

Or, quelques semaines plus tard, le ministre recevait ce lobbyiste à son bureau, révélait notre Bureau d’enquête en mai 2019, ce qui créait une apparence de conflit d’intérêts. 

« Le fait qu’un lobbyiste, lié par une grande relation d’amitié avec un membre du Conseil exécutif, et qui accepte de lui acheter des actions d’une entreprise pour lui rendre service, puisse communiquer directement avec celui-ci afin d’organiser des rencontres professionnelles, nuit au maintien de la confiance de la population envers les membres de l’Assemblée nationale », tranchait d’ailleurs la commissaire à l’éthique dans son rapport en octobre 2020.

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