Des milliers d’emplois payants: voyez quels métiers auront le vent dans les voiles avec la transition énergétique
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Ingénieurs électriques, électriciens, mécaniciens... l’électrification de l’économie sera payante pour les Québécois qui vont faire le saut dans ces secteurs d’avenir, a constaté Le Journal.
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«Je vais toujours avoir du travail. C’est un métier extrêmement varié», sourit Zachary Demeules, 18 ans, étudiant au diplôme d’études professionnelles en électricité au Centre de formation professionnelle des Moulins, à Terrebonne.
«Ça créera beaucoup d’emplois. Tous nos finissants sont placés avant d’avoir terminé les études», ajoute son enseignant Stéphane Gilbert.
Mardi dernier, le premier ministre du Québec, François Legault, a affiché ses couleurs en formation et requalification de la main-d’œuvre.
«Les ingénieurs électriques, les électriciens ainsi que les métiers d’installation, d’entretien et de réparation de certains équipements seront notamment de plus en plus recherchés», a-t-il indiqué.
Beaucoup d’ingénieurs
D’ici 2030, plus de 71 194 emplois en génie ou mécanique, comme ingénieur électricien, seront prisés, selon une étude récente d’EnviroCompétences.
D’autres domaines, comme les métiers d’entretien d’équipement, auront besoin de 16 554 personnes : installateurs, mécaniciens... (voir tableau ci-bas)
Aussi quelques perdants
L’accélération de l’économie verte recalera cependant d’autres secteurs, comme celui des stations-service (-2370 emplois) et des raffineries (-2306 emplois).
«À l’époque des voitures à cheval, lorsque les automobiles sont arrivées, il y a eu des pertes d’emplois chez les forgerons, mais d’autres emplois ont été créés par après», image Pierre Langlois, consultant en mobilité.
Or, le hic, d’après Dominique Dodier, directrice générale d’EnviroCompétences, c’est que les jeunes ne connaissent pas encore assez ces métiers verts.
Que faire pour répondre à ce gain d’emplois?
«Il faut requalifier la main-d’œuvre et augmenter le nombre de programmes de formation», plaide-t-elle.
Outre les postes en génie électrique, des métiers comme débosseleur, réparateur ou encore mécanicien changeront du tout au tout.
«Il y a de nouveaux systèmes électroniques avec des capteurs, donc il faudra avoir des compétences. Ces métiers deviendront plus pointus, donc plus payants», explique Stéphane Pascalon, président du Club Tesla Québec.
Deux mondes différents
Au Centre de formation du transport routier de Saint-Jérôme, son directeur adjoint, Sébastien Roy, modifie déjà ses programmes pour s’adapter.
«On vient d’ajouter 42 heures en électrification dans notre programme de mécanique de véhicule lourd. On a un autobus électrique», souligne-t-il.
Pour Jérémie St-Jean, 20 ans, finissant en mécanique, il y a un monde entre l’essence et l’électrique, qui nécessite une certaine minutie.
« Il y a encore des points de graissage et de la lubrification, mais il n’y a plus d’entretien du moteur à gaz à faire », observe-t-il.
«Il y a urgence. Le chiffre d’affaires des entreprises en électrification a bondi de plus de 333 % ces cinq dernières années, donc on cherche du monde», conclut Sarah Houde, PDG de Propulsion Québec.
♦ Jusqu’à mercredi, Propulsion Québec organise un premier Sommet international sur les transports électriques et intelligents au Palais des congrès de Montréal.
Cinq emplois d’avenir en lien avec le tournant écologique
1. INGÉNIEUR ÉLECTRICIEN
- Description : estimer les coûts, la conception de composants et des réseaux
- Exemple de salaire affiché : 65 000 $ à 90 000 $
2. INSTALLATEUR DE MATÉRIEL ET ÉLECTRICIEN
- Description : installer, inspecter et expérimenter des systèmes et des circuits
- Exemple de salaire affiché : 60 000 $ et 75 000 $
3. DÉBOSSELEUR
- Description : estimer les dommages en retirant les pièces brisées du véhicule
- Salaire : 42 000 $ à 53 000 $
4. RÉPARATEUR DE CARROSSERIE
- Description : réparer en partie ou en totalité les bouts de carrosserie de la voiture
- Salaire : 60 000 $ à 71 000 $
5. MÉCANICIEN
- Description : inspecter, démonter, réparer et ajuster les pièces d’automobile
- Salaire : 57 000 $ et 72 000 $
Source : EnviroCompétences, Indeed et Emploi-Québec
Deux emplois en perte de vitesse
1. COMMIS DE STATION-SERVICE
- Description : effectuer le paiement des clients et le remplissage de réservoir
- Exemple de salaire affiché : de 29 500 $ et 37 400 $
2. OPÉRATEUR DE MACHINERIE EN RAFFINERIE
- Description : surveiller, ajuster et entretenir l’équipement et les installations de traitement d’usines pétrolières
- Exemple de salaire affiché : 77 000 $
Source : EnviroCompétences, Indeed et Emploi-Québec