Québec coupe les vivres à un présumé poste de police chinois
Québec a coupé les vivres à l’un des présumés «postes de police» chinois.
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Le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l'Intégration (MIFI) a effectué l’an dernier un examen de conformité auprès du Service à la Famille chinoise du Grand Montréal, nous a-t-il indiqué par courriel.
C’est suite à cet exercice, qui visait à vérifier notamment «la gouvernance, la saine gestion et la reddition de comptes», que le ministère a décidé de fermer le robinet.
Au moment de publier ces lignes, le ministère n’avait pas encore répondu à nos demandes de précision sur la nature des problèmes observés.
Il avait d’abord refusé de dire s’il avait retiré le financement la semaine dernière avant de se raviser.
On ne connaît pas non plus la date exacte de cette décision prise durant «l’année 2020-2021».
Via ses différents programmes, le MIFI a versé près de 2,6 M$ à cet organisme de 2018 à ce jour.
- Écoutez l'entrevue avec Paul Charon, coauteur du rapport « Les opérations d’influence chinoises : un moment machiavélien » à l’émission de Philippe-Vincent Foisy via QUB radio :
Sous enquête
Notre Bureau d’enquête dévoilait la semaine dernière que le Service à la Famille Chinoise du Grand Montréal et le Centre Sino-Québec de la Rive-Sud sont soupçonnés par la Gendarmerie royale du Canada (GRC) d’être, à l’instar de quatre autres centres recensés ailleurs au pays par l’ONG espagnole Safeguard Defenders, des «postes de police» clandestins pour le compte des autorités chinoises.
La GRC a évoqué la semaine dernière que des citoyens de la diaspora chinoise pourraient être intimidés ou menacés par le régime communiste chinois en lien avec ces centres. Le premier ministre Justin Trudeau s'était dit extrêmement préoccupé.
Nous avons aussi révélé lundi que les deux centres se sont mêlés de politique lors des derniers scrutins municipal et provincial.
Des messages rédigés en chinois simplifié sur leur compte montrent que les deux organismes ont mis de l’avant des candidats au détriment d’autres, notamment la directrice des deux centres et conseillère municipale de Brossard, Xixi Li.