Pourquoi défendre des dictatures?
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Dans un discours prononcé devant la Chambre des communes à Londres en novembre 1947, Winston Churchill, un des héros de la Seconde Guerre mondiale, a déclaré ceci : « La démocratie est le pire système de gouvernement, à l’exception de tous les autres qui ont pu être expérimentés. » Cette affirmation en forme de boutade contient sa part de vérité.
Il suffit de passer en revue l’histoire des dictatures du XXe siècle pour s’en convaincre. Quel autre siècle a connu autant de dictateurs de la trempe de Staline, Hitler, Mussolini, Mao et Pol Pot ? Et ils ne sont que les plus infâmes. On peut également citer les noms de Kadhafi en Lybie, Saddam Hussein en Iraq ou, plus près de chez nous, Duvalier en Haïti.
Aujourd’hui, d’autres noms se sont ajoutés à ceux du passé. Poutine, Kim Jong-un et Xi Jinping, qui ont tous leurs admirateurs et défenseurs aux États-Unis et au Canada, croient qu’ils peuvent se comporter avec impunité, car l’Occident est incapable de les défier militairement.
Système démocratique
La démocratie n’est certainement pas un système parfait, mais elle a permis à l’Europe et aux États-Unis de développer un capitalisme, critiquable, certes, mais qui n’est pas étranger au progrès économique mondial. Et cela n’empêche pas des citoyens éclairés de dénoncer la mondialisation responsable de l’accumulation fulgurante de richesses qui reste entre les mains d’une minorité de personnes devenues les maîtres incontestés de la planète.
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Les pays démocratiques sont les seuls à protéger par des institutions politiques le multipartisme et la pluralité d’opinions. Ils sont les seuls à appliquer l’État de droit, à adopter des chartes garantissant l’égalité des sexes, la liberté de parole et à instaurer des systèmes de santé et d’éducation, parfois imparfaits, mais susceptibles d’être améliorés.
Ceux qui au Québec admirent les dictateurs du moment et encensent les tyrans du monde qui ne sont pas élus au suffrage universel comme nos leaders démocratiques, bien moins nombreux, nous doivent une explication pour leur position loufoque. Ce sont des âmes perdues dans le meilleur des cas, ou des iconoclastes qui ignorent le sens du mot, ou des envieux, car l’envie est une pulsion humaine qui entraîne de nombreux comportements extrêmes.
Où vont les réfugiés ?
Je reprends à mon compte le commentaire d’une lectrice que je remercie. Elle note avec justesse que de nombreux citoyens vivant sous des régimes communistes et dictatoriaux cherchent à se réfugier dans des pays capitalistes.
En Floride, l’on assiste régulièrement, par exemple, à l’arrivée de Cubains dans des embarcations de fortune alors que l’inverse est impensable. A-t-on vu des réfugiés asiatiques chercher l’asile en Corée du Nord ? Absurde, n’est-ce pas ?
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En fait, les démocraties capitalistes, pour reprendre l’expression des anticapitalistes qui y vivent en toute liberté, profitant de tous les avantages qui y sont rattachés, sont des casse-couilles, un terme macho et impoli, certes !
Cette chronique met fin à ma réflexion sur la présence toxique de complotistes au sein de nos sociétés démocratiques. Sauf s’ils ont recours à des propos diffamatoires ou à des menaces physiques, ils représentent le prix à payer pour que la liberté d’expression prenne tout son sens.