Vous promèneriez-vous nu dehors?
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Comme vous le savez, le sextage consiste à envoyer ou à échanger des messages à caractère sexuel, accompagnés ou pas de photos ou de vidéos érotiques ou pornographiques par l’utilisation de la technologie (réseaux sociaux, applications de messagerie, etc.).
Habituellement, on associe cette «pratique» aux adolescents. Pourtant, les adultes s’adonnent au sextage bien plus que les mineurs, bien qu’ils soient moins nombreux à le faire après la trentaine. Ces sextos, dans une bonne proportion, sont envoyés à des personnes de l’entourage (ami de cœur, conjoint), et une minorité à des inconnus ou à des individus rencontrés sur les réseaux sociaux.
Le sextage serait devenu un élément de la sexualité des adolescents et des jeunes adultes. Certains le feraient pour répondre aux demandes de leur partenaire et par peur de l’abandon. D’autres y trouveraient un mode d’interaction leur permettant d’éviter les relations sexuelles physiques ou de mettre du piment dans leur relation.
Le sextage revient à prendre le risque de se mettre à nu devant un grand nombre de personnes ou de se balader nu dans la rue. Vous n’avez aucune garantie que votre photo ou vidéo ne sera pas partagée des centaines de milliers de fois.
N’oubliez jamais que l’ami d’aujourd’hui sera peut-être l’ennemi de demain.
La sextorsion
Lorsque vous partagez des photos ou des vidéos sexuellement explicites, vous pourriez être victime de chantage de la part d’une personne de confiance ou de cet inconnu sur Facebook qui se faisait passer pour une jeune femme aguichante d’une vingtaine d’années. Ces maîtres chanteurs vous demanderont de l’argent ou du nouveau contenu à caractère sexuel.
L’une des stratégies employées par ces fraudeurs est de vous faire croire qu’ils possèdent des images ou des vidéos compromettantes sur vous, prises alors que vous surfiez sur des sites pornographiques. Ils peuvent même infecter votre système avec un logiciel malveillant qui activera votre webcam lors de votre passage sur un site pornographique.
Ces maîtres chanteurs ont donc plusieurs stratégies d’extorsion, dont celle de vous amener à faire un striptease lors d’une discussion en direct sur un site de rencontre. Avant de vous laisser séduire par cette expérience «grisante», posez-vous la question : est-ce que je risque de me retrouver nu devant des millions de personnes, dont mes enfants et ma famille?
Les rançons demandées peuvent se situer entre 10 $ et 7000 $. Céder au chantage est le début de la descente aux enfers. Si vous acceptez de payer une fois, ils reviendront à la charge.
Le consentement
L’article 162.1 du Code criminel est clair: nul ne peut distribuer, prendre, vendre, transmettre, publier ou rendre accessible une image intime d’une personne ou en faire la publicité sans son consentement, au risque de se voir condamner à une peine qui pourrait aller jusqu’à cinq ans. Le principe est pourtant simple. Cependant, le consentement demeure un concept bizarrement mal compris. Étrange, non?