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Ingérence étrangère: David Johnston sera nommé rapporteur spécial

Ingérence étrangère: David Johnston sera nommé rapporteur spécial
CHRIS ROUSSAKIS/QMI Agency

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OTTAWA | L’ex-gouverneur général David Johnston est nommé rapporteur spécial indépendant pour lutter contre l’ingérence étrangère dans notre processus électoral fédéral. 

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Le premier ministre Trudeau en a fait l’annonce cet après-midi après avoir consulté tous les partis à la Chambre des communes, a-t-il indiqué sans préciser la nature de cette consultation.

«David Johnston apporte une intégrité impeccable, une riche expérience et de grandes compétences, et je suis convaincu qu’il mènera un examen impartial pour s’assurer que toutes les mesures nécessaires sont prises afin de préserver notre démocratie ainsi que de maintenir et renforcer la confiance à son égard», a déclaré le premier ministre.

M. Johnston a pour mandat d’examiner les conséquences de l’ingérence étrangère dans les élections fédérales de 2019 et 2021. Il formulera des recommandations sur la manière de mieux protéger notre démocratie et de maintenir la confiance des Canadiens. Le gouvernement indique qu’il respectera ses recommandations, y compris celle de lancer une enquête publique indépendante le cas échéant.

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Des liens avec la Chine

L’ex-gouverneur général s’est rendu plus d’une fois en Chine au fil des ans et entretient des liens intimes avec ce pays. Il détient notamment un doctorat honoris causa de l’Université de Nanjing, une des plus ancienne et prestigieuse université de Chine.

Ses trois filles ont toutes étudié à Hong Kong, Pékin et Shanghai et «aujourd’hui elles partagent leur appréciation de la langue et de la culture chinoise avec leurs proches», a déclaré M.Johnston lors d’un banquet à Pékin en 2013. À cette occasion, il avait souligné l’objectif du Canada et de la Chine d’accueillir chacun 100 000 étudiants canadiens et chinois d’ici 2017.

Quatre ans plus tard, M.Johnston retournait en Chine et était reçu en grande pompe par le président chinois Xi Jinping au moment même où le prix Nobel de la paix Liu Xiaobo mourait en prison. Militant des droits de la personne et opposant au régime, M.Xiaobo est le deuxième prix Nobel de la paix de l’histoire à avoir péri en prison. Le premier était le journaliste et pacifiste allemand Carl von Ossietzky, détenu par le régime nazi.

L’opposition veut une enquête

Sans mettre en doute les compétences et de l’intégrité du rapporteur spécial, le Bloc Québécois et le NPD continuent de reprocher à Justin Trudeau de ne pas avoir déclenché l’enquête publique que réclament tous les partis d’opposition.

«Sans juger des états de service de M. Johnston, on ne peut que constater que Justin Trudeau s’entête à ne pas déclencher maintenant l’enquête publique et indépendante que tout le monde réclame. Il n’est pas question d’utiliser le mandat du rapporteur spécial dont on ne connaît pas encore les détails ni la durée, pour garder le Parlement et la population dans l’ignorance», a dit Yves-François Blanchet, le chef du Bloc Québécois.

«On n’a pas de problème avec le choix. M.Johnston est quelqu’un de respectable et d’intègre, a ajouté Alexandre Boulerice, chef adjoint du NPD. Mais on a un problème avec le poste en tant que tel. Justin Trudeau aurait dû faire preuve de leadership et lancer lui-même une enquête publique (...) C’est lui le premier ministre.»

Le chef conservateur, Pierre Poilièvre, n’a pas encore réagi à la nomination de M.Johnston. Mais il a déclaré plus tôt cette semaine que Justin Trudeau «pourrait choisir quelqu’un d’indépendant, mais il ne le fera pas».

Professeur de droit expert de la démocratie canadienne et auteur de plus de 25 livres, M.Johnston a accédé au poste de gouverneur général du Canada en 2010 sous le gouvernement conservateur de Stephen Harper et est resté en poste jusqu’en 2017, deux ans après l’accession au pouvoir du gouvernement libéral de Justin Trudeau.

Avant de devenir représentant de la monarchie au pays, M.Johnston avait en 2007 été nommé conseiller spécial responsable de dresser le mandat d’une enquête publique sur l’affaire Airbus par l’ex-premier ministre Harper. Cette enquête avait mené à la Commission Oliphant chargée de faire la lumière sur les relations commerciales entre l’ancien premier ministre Mulroney et l’homme d’affaires germano-canadien, Karlheinz Schreiber. 

Qui est David Johnston?  

  • Né le 28 juin 1941 près de Sudbury en Ontario 
  • A étudié à Harvard, le droit à l’University of Cambridge et à Queen’s University
  • A été le vice-chancelier de l’Université McGill, où il a aussi enseigné 
  • Nommé Gouverneur Général par Stephen Harper en 2010. Poste qu’il a occupé jusqu’en 2017, remplacé par Julie Payette 
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