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La guerre en Irak vingt ans plus tard: l’échec de la guerre préventive

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Je ne me souviens pas avoir été ému par le renversement d’un régime brutal et la pendaison d’un président tyrannique qui recourait à la torture et au meurtre.

Par contre, je conserve un triste souvenir des motifs invoqués pour démarrer la guerre en 2003, tout comme je n’oublierai pas l’échec de cette application du concept de guerre préventive.

Lutter contre le terrorisme et instaurer une démocratie

Encore ébranlé par les attaques du 11 septembre 2001, c’est un George W. Bush déterminé qui a entraîné son pays dans ce qu’on qualifiait de guerre préventive.

L’Irak était alors identifié comme une menace en raison de ses liens présumés avec les terroristes et on considérait que Saddam Hussein était trop imprévisible. De plus, plusieurs membres de l’administration étaient convaincus que le président irakien disposait d’armes de destruction massive.

Parmi les faucons dans ce dossier, on retrouvait des poids lourds: George Tenet directeur de la CIA, le vice-président Dick Cheney ainsi que le premier ministre britannique Tony Blair. Il faut ajouter à cette liste de nombreux sondages qui pointaient en faveur d’un appui de la population américaine à une intervention militaire. C’est ce que rappelle ce tableau du Pew Research Center.

Pendant que le président Bush identifiait son «Axe du mal», c’est Colin Powell qu’on envoyait à l’abattoir pour présenter à l’ONU les multiples dangers présents en Irak. Non seulement cette présentation du célèbre général a contribué plus tard à sa démission, mais elle a carrément mis un frein à ses ambitions présidentielles.

Colin Powell en 2003
Photo d'archives, AFP
Colin Powell en 2003

Nous savons maintenant que cette guerre a été un échec, autant pour lutter contre le terrorisme que pour implanter une démocratie. D’ailleurs, ce deuxième objectif ne s’était ajouté que lorsqu’on s’est mis à douter du réel danger que représentait l’Irak pour la sécurité des États-Unis.

Encore ici, le Pew Research Center indique que l’opinion de la population a évolué depuis 2002-2003. Qu’on interroge des civils ou des vétérans, une forte proportion des répondants considèrent que cette guerre n’en valait pas la peine.

Un bilan troublant

À ce jour, les experts débattent encore de la sincérité de l’administration Bush. A-t-on été trompé par la piètre qualité des renseignements de nos agences ou nourrissait-on dès le départ des desseins autres?

Que George W. Bush et ses conseillers aient pu avoir d’autres justifications change peu de choses à une réalité avec laquelle nous composons en 2023: on a nourri la crise de confiance à l’égard de la classe politique.

Bush Jr. ne porte pas seul le fardeau de cette crise de confiance, mais il a contribué à l’hostilité de nombreux électeurs qui se sont tournés depuis vers des candidats moins conventionnels.

Cette crise de confiance est également ressentie sur la scène internationale. Non seulement les adversaires des Américains évoquent le cas irakien pour rabrouer les États-Unis, mais les alliés doutent parfois de la sincérité des intentions de ce géant aux pieds d’argile.

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