/entertainment/movies
Navigation

Critique de «La cordonnière»: un film réussi sur le plan technique, mais...

La cordonnière
Courtoisie

Coup d'oeil sur cet article

Après avoir porté à l’écran la vie de La Bolduc, le réalisateur François Bouvier poursuit dans la même veine en s’intéressant à un autre personnage historique féminin de la Belle Province, Victoire Du Sault, première femme à avoir exercé le métier de cordonnière dans le Québec du 19e siècle. Bien joué et bien réalisé, son film n’évite toutefois pas certains clichés, notamment sur le plan de la construction du récit. 

Adapté de la série de romans à succès de Pauline Gill, publiés entre 1998 et 2003, le film La cordonnière nous transporte d’abord à Montréal, au début du 20e siècle. Atteinte d’un cancer et voyant sa fin approcher, Victoire Du Sault (Élise Guilbault) demande à un de ses fils de l’amener sur les terres où elle a grandi, à Pointe-du-Lac. 

Ce pèlerinage sera l’occasion pour elle de se replonger dans sa jeunesse. Au moyen de retours en arrière, le film nous transporte donc quelques décennies plus tôt, alors que la jeune et fougueuse Victoire (Rose-Marie Perreault), 17 ans, s’est volontairement fait renvoyer de son collège pour pouvoir se consacrer à sa passion, la conception de chaussures. 

Sauf qu’à l’époque, au Québec, le métier de cordonnier était exclusivement réservé aux hommes. Victoire fera d’abord rire d’elle avec ses premières créations. Mais son travail et sa persévérance finiront par payer et la jeune femme se retrouvera à la tête d’un empire (son entreprise est à l’origine de la fortune de la famille Dufresne).

Triangle amoureux

Alors que l’on réclame depuis quelques années plus de personnages féminins forts au cinéma et à la télévision, il est rafraichissant de voir un drame d’époque centré sur la vie d’une pionnière méconnue, une des premières femmes à avoir fondé sa propre entreprise au Québec. Avec son courage et son attitude fonceuse, Victoire Du Sault a tout pour inspirer les jeunes femmes d’aujourd’hui qui souhaitent faire leur place dans des milieux dominés par des hommes.

Il est toutefois dommage que le film ne détaille pas plus ce combat quotidien mené par Victoire Du Sault pour mettre son entreprise sur les rails. Le scénario, écrit par Sylvain Guy (Confessions, Louis Cyr), s’attarde malheureusement davantage aux tourments amoureux de Victoire, qui était déchirée entre sa passion foudroyante pour Georges-Noël Dufresne (Pierre-Yves Cardinal), un homme plus âgé qu’elle, et son mariage de raison avec le fils de ce dernier (Nicolas Fontaine).

En revanche, sur le plan technique, le film est très réussi. La réalisation de François Bouvier est appliquée, tout comme la reconstitution historique (irréprochable) et le jeu (convaincant) des comédiens. 

  • Note : 3 étoiles sur 5
  • La cordonnière, un film de François Bouvier avec Rose-Marie Perreault, Pierre-Yves Cardinal, Nicolas Fontaine et Élise Guilbault. 
  • À l’affiche dès vendredi.

Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.