Ingérence chinoise: David Johnston à la rescousse de Justin Trudeau
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Justin Trudeau cherche par tous les moyens à esquiver la tenue d’une commission d’enquête sur l’ingérence du gouvernement chinois dans les élections canadiennes. Il vient de réussir à la retarder et joue avec l’horloge pour la suite.
Pour gagner du temps, Trudeau a affirmé qu’il cherchait un Canadien exemplaire pour jouer le rôle très imprécis de «rapporteur spécial» pour faire enquête sur la tenue de l’enquête!
Trudeau a réussi à nommer une personne avec une feuille de route et des états de service irréprochables: l’ancien gouverneur général du Canada David Johnston.
Évidemment, si on ne peut rien reprocher à Johnston, on ne peut en dire autant de Trudeau...
Un gouvernement flibustier
Normalement, lorsqu’il y a des tactiques parlementaires pour bloquer les travaux, ce sont les partis d’opposition qui essaient d’empêcher le gouvernement de faire avancer son agenda.
Cette tactique s’appelle un «filibuster» en anglais, mais le mot vient du français «flibustier». On parle donc ici d’agir en pirate.
Depuis plusieurs jours, on assiste à un spectacle inédit: c’est le gouvernement qui tente de bloquer les partis d’opposition qui souhaitent entendre la cheffe de cabinet de Trudeau au sujet de l’ingérence électorale de Pékin.
Trudeau cherche à tout prix à empêcher la vérité de sortir, parce que ça risque de lui faire très mal, ainsi qu’au Parti libéral du Canada.
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Enjeu électoral
Trudeau, déjà dans sa huitième année au pouvoir, méprise Poilievre et demeure persuadé qu’il pourrait remporter la bataille électorale contre lui, malgré les sondages qui lui sont défavorables.
Il y a une fenêtre électorale qui s’ouvre pour Trudeau cet automne et il tente de garder ses options ouvertes.
C’est pour ça qu’il utilise tous les stratagèmes imaginables pour retarder une commission d’enquête.
Si Johnston met un ou deux mois pour lui faire un rapport, même s’il recommande la tenue d’une commission d’enquête, ça prendra plusieurs mois de plus avant que cette commission puisse amorcer ses travaux.
Le but des libéraux est de balayer sous le tapis la question de l’ingérence du gouvernement chinois assez longtemps pour que les travaux et les témoignages d’une éventuelle commission d’enquête ne puissent gêner la tenue d’une élection à l’automne.
Trudeau prié de préparer son départ
Entre-temps, des têtes dirigeantes du Parti libéral commencent à souffler doucement que M. Trudeau doit commencer à comprendre que ce troisième mandat constitue son dernier: son legs.
Ayant réussi à mettre en place un système de garderies à 10 $/jour à travers le Canada, un système d’assurance dentaire pour les enfants et à signer des ententes en santé, ils souhaitent que Trudeau comprenne qu’il est temps pour lui d’aller faire une «promenade dans la neige».
En clair, les Libéraux savent que l’époque Trudeau II tire à sa fin; c’est juste que le principal intéressé a du mal à l’accepter.
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Chrystia Freeland était dans l’actualité cette semaine, alors que la rumeur de son départ pour prendre la tête de l’OTAN circulait à nouveau.
De toute évidence, la ministre la plus compétente du gouvernement libéral est tannée de poireauter. Le grand perdant sera le Parti libéral, le seul des cinq partis au Parlement à ne jamais avoir eu de femme comme cheffe.