LCF : Jacques Dussault, Larry Smith et trois anciens Alouettes accéderont au Temple de la renommée
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L’ancien entraîneur Jacques Dussault et l’ex-président des Alouettes de Montréal Larry Smith font partie de la cuvée 2023 du Temple de la renommée du football canadien à titre de bâtisseurs.
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Les deux hommes accompagneront cinq anciens footballeurs, dont l’ailier défensif John Bowman ainsi que les joueurs de ligne offensive Josh Bourke et Lloyd Fairbanks.
Figure connue de son sport au Québec, Dussault a assumé plusieurs fonctions, dont celle d’instructeur-chef des Concordes de Montréal de 1982 à 1986, avant d’effectuer un retour dans la métropole québécoise en 1997 à titre de responsable de la ligne défensive et des unités spéciales. Le premier pilote francophone de l’histoire de la Ligue canadienne (LCF) a également dirigé la Machine de Montréal, dans la World League of American Football, en 1991 et 1992. De plus, il s’est retrouvé aux commandes des Carabins de l’Université de Montréal de 2002 à 2005.
Ancien joueur des Moineaux, Smith est devenu le président du club en 1997, après avoir agi en tant que commissaire du circuit de 1992 à 1996; il a d’ailleurs supervisé le retour de la LCF à Montréal pour ensuite œuvrer au sein de la formation qu’il guidera jusqu’en 2001, puis de 2004 à 2010. Sous sa gouverne, l'équipe est retournée au Stade Memorial Percival-Molson, où elle a disputé une série de 104 matchs à guichets fermés, en plus de bénéficier de deux phases de rénovations majeures. Les Alouettes ont accueilli deux matchs de la Coupe Grey et remporté celle-ci deux fois.
«[Être] quelqu’un qui a peut-être contribué à remonter la franchise à Montréal, c’est vraiment, pour moi, l’élément qui m’a donné [la plus grande] satisfaction, a avoué Smith lors d’un point de presse virtuel. Quand nous avons commencé, c’était vraiment le bordel à Montréal.»
Pour le natif de Hudson, en Montérégie, le secret de son succès a été de faire des Moineaux l’équipe du Québec au grand complet.
«C’est l’équipe du Québec. Il ne faut jamais oublier ça. C'était dans notre esprit quand j'étais assez chanceux d’être président du club. [Je suis allé] dans presque toutes les places du Québec [...] en faisant des petites conférences pour avoir la chance de partager et vendre le concept du football LCF au Québec.»
Des gagnants
Du côté des joueurs, Bowman a totalisé 230 matchs de saison régulière en 14 saisons avec les Alouettes, entre 2006 et 2019. Il a conclu sa carrière avec des chiffres éloquents, dont 134 sacs du quart et 481 plaqués. Bourke a porté l’uniforme montréalais pendant neuf ans avant de finir son séjour dans la LCF avec les Argonauts de Toronto. Il a joué 151 parties et reçu le titre d’athlète le plus méritant à sa position en 2011.
Puis, Fairbanks a joué quatre ans avec les Concordes, mais s’est davantage fait connaître chez les Stampeders de Calgary, son équipe pendant 11 ans. Repêché par ceux-ci en 1975, il a pris part à 257 affrontements.
Les autres joueurs intronisés seront le secondeur Solomon Elimimian et le demi défensif Larry Crawford. La cérémonie se tiendra le 15 septembre à Hamilton.
Jacques Dussault: l’irréductible francophone du football canadien
Avant Jacques Dussault, les Québécois francophones étaient tout sauf omniprésents dans le football canadien, et ce, en dépit de l'existence des Alouettes de Montréal.
Le natif de la Vieille Capitale a brisé plusieurs plafonds de verre pour les autres hommes et femmes de football qui s’expriment dans la langue de Molière. C’est une des raisons qui explique pourquoi le premier entraîneur-chef francophone de l’histoire de la Ligue canadienne de football (LCF) fait partie de la cuvée 2023 du Temple de la renommée du football canadien.
«Ça m’a fait un petit velours d’avoir été le premier francophone à aller à différents niveaux, dont la LCF, a lancé l’homme de 72 ans lors d’un point de presse virtuel. Disons que mon anglais n’était pas ce qu’il y avait de plus fantastique.»
«Le football n'était pas un sport pour les francophones. C’était le hockey, pour différentes raisons. Les barrières ont été brisées et on voit ce que ça donne de nos jours.»
Le résultat : Trois universités francophones au Québec ont leur équipe de football et une multitude d’athlètes de la Belle Province évoluent dans la LCF. Des cas d’exception comme Laurent Duvernay-Tardif, Antony Auclair et Benjamin St-Juste ont même atteint la NFL.
«Ça prouve que le talent est là, a enchaîné Dussault. La participation des joueurs québécois dans la LCF, c’est fantastique. C’est sûr que les jeunes rêvent de jouer dans la NFL. Mais à un moment donné, il faut être réaliste aussi. L’endroit où les jeunes ont le plus de chance de jouer, c'est dans la LCF.»
Un soulagement pour les Moineaux
Jacques Dussault a dirigé des formations à tous les niveaux et a souvent déménagé, effectuant même des passages au sud de la frontière et en France. Son amour pour le Québec et la ville de Montréal l’a toutefois amené à revenir au sein du groupe d’entraîneurs des Alouettes en 1997, après un premier séjour 11 ans plus tôt.
Il se souciait donc grandement de l'essoufflement du club montréalais, au cours des dernières années, mais l'acquisition des «Als» par le Québécois Pierre Karl Péladeau l'a grandement rassuré.
«L’impact que ça a sur les jeunes, si tu n’as pas d’équipe professionnelle... c’est ça qui me faisait peur avec les Alouettes. Ça semble s’en aller dans la bonne direction. Des intérêts québécois, pour moi, on [était] rendu là», a-t-il estimé.
La prochaine étape pour faire salle comble match après match au Stade Percival-Molson? Dénicher un pivot québécois.
«Ce qui ferait un coup de circuit, c’est d’avoir un quart-arrière québécois. Un peu à l’image de ce qu’a fait le jeune [Nathan Rourke] avec les Lions de la Colombie-Britannique. Là, ça se bousculerait aux portes.»
«On a vu les derniers repêchages dans l’ère [du directeur général] Danny Maciocia, on est allé chercher des joueurs qui ont joué leur carrière universitaire au Québec, mais pas [uniquement] à cause de ça. On croit fermement que les joueurs vont nous aider à gagner.»
«C’est pour dire où on est rendu.»
Ce qu’ils ont dit
«J’ai commencé à jouer au football pour passer du temps avec mes amis, pour avoir un rancard pour le bal de finissants. Mon seul talent était mon travail acharné. Je n’étais pas le plus rapide ni le plus fort ou le plus doué athlétiquement. Mon meilleur atout était que j’étais un travaillant et ça, ça a plu à beaucoup de monde.» - John Bowman
«Je n’y croyais pas vraiment, d’un jour être honoré de la sorte par le Temple de la renommée de la LCF. [...] Je ne m’en serai pas remis tant que je n’aurai pas mis les pieds sur le terrain et que je serai entouré par les amateurs et que j’entendrai les acclamations. J’espère ne pas entendre trop de huées à Hamilton.» - Josh Bourke
«Je connais Jacques [Dussault] depuis des années. C’est un homme très sympathique qui a fait ses preuves dans le football amateur et professionnel au Québec. John Bowman a beaucoup de classe. C’était un joueur d’équipe, quelqu’un qui ne cherchait pas plus que la victoire et l’opportunité de jouer avec d’autres gens. Je suis fier d’avoir la chance de faire mon entrée avec des gens de cette qualité humaine.» - Larry Smith
«Belle cuvée 2023 pour les Alouettes de Montréal ! Félicitations John Bowman, Josh Bourke, Lloyd Fairbanks, Larry Smith et Jacques Dussault pour votre intronisation méritée au Temple de la renommée du football canadien.» - Pierre Karl Péladeau
«Au nom de la grande communauté du football canadien, j’ai le privilège d’ouvrir les portes du Temple de la renommée à sa cuvée 2023. Leurs exploits sur le terrain ainsi que leurs efforts pour développer le football canadien ont fait de notre sport ce qu’il est aujourd’hui» - Le directeur général du Temple de la renommée du football canadien, Eric Noivo