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Le gouvernement croit-il en la liberté de presse?

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Entre le drame d’Amqui, l’ingérence chinoise et le fiasco de la SAAQ, il s’est passé quelque chose de très important à l’Assemblée nationale qui n’a eu que peu d’écho cette semaine, malgré son importance capitale pour notre démocratie.

Le leader de l’opposition officielle, Monsef Derraji, a déposé une motion rappelant l'importance de la liberté de presse comme fondement de toute société démocratique et appelant les députés à éviter non seulement de remettre en cause ce principe, mais aussi à éviter de s'attaquer personnellement à des journalistes des médias ou aux membres de la tribune de la presse.

Vous me direz qu'il n'y a rien de controversé dans cette motion et vous aurez raison. Le journalisme est un pilier de notre démocratie. Il s'agit d'un contre-pouvoir important, voire vital, particulièrement lorsqu'un gouvernement jouit d'une aussi grande majorité à l'Assemblée nationale.

Le gouvernement, par la voix de son leader Simon Jolin-Barrette, a pourtant refusé l'adoption de cette motion somme toute inoffensive et relevant du bon sens.

Qu’y a-t-il dans cette motion qui puisse déranger le gouvernement? Réfute-t-il le principe voulant que les médias et la presse libre soient un fondement d'une société démocratique? Considère-t-il que les attaques personnelles d'un membre de l'Assemblée nationale envers un membre de la tribune de la presse puissent être légitimes?

Le refus du gouvernement d'adopter cette motion témoigne du sentiment de toute-puissance et de sa méfiance, peut-être même du mépris, envers le contre-pouvoir médiatique. La décision n’étant pas sans importance, le gouvernement devra justifier son refus.

D’ailleurs, le ministre de la Culture et des Communications, ayant lui-même été journaliste, cautionne-t-il cette position?

Martine Biron, Bernard Drainville, Pascale Déry et Kariane Bourassa ont tous été des membres de la presse, des journalistes ayant été repêchés par la CAQ. Pensent-ils qu'un député puisse avoir de bonnes raisons pour s’attaquer personnellement à des journalistes? Poser la question, c'est y répondre.

Ne pas aimer les questions posées par les journalistes, dénoncer l’acharnement présumé de la presse sur un élu ou même penser que les médias sont de mauvaise foi, cela ne peut être des justifications logiques, raisonnables ou acceptables de la remise en question d’un principe fondamental de notre démocratie.

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