Incendie majeur dans le Vieux-Montréal: une femme manque à l'appel, des avertisseurs de fumée possiblement absents
Les pompiers tenteront de déterminer si des avertisseurs de fumée étaient installés
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Les pompiers de Montréal enquêtent afin de déterminer si des avertisseurs de fumée étaient installés et fonctionnels dans l’immeuble patrimonial du Vieux-Montréal ravagé par un incendie majeur qui pourrait bien avoir fait une victime, jeudi matin.
Questionné lors d’un bref point de presse tenu devant l’immeuble encore fumant, le directeur du Service de sécurité incendie de Montréal a laissé entendre qu’il n’y avait possiblement pas d’avertisseurs de fumée à l’intérieur.
«D’après ce qu’on a entendu, il n’y en avait pas, mais avec l’ampleur des dommages, ce sera difficile à évaluer», a expliqué le directeur Richard Liebmann. La loi oblige pourtant les propriétaires à installer au moins un avertisseur de fumée par étage, et la responsabilité d’assurer leur bon fonctionnement incombe à la fois au propriétaire et au locataire, selon l’Association des propriétaires du Québec.
Qui plus est, une femme qui se trouvait vraisemblablement à l’intérieur lors de l’incendie manque toujours à l’appel.
«Il y a une personne qu’on recherche activement, a confirmé M. Liebmann. Une personne est venue nous dire qu’elle ne peut pas la rejoindre.»
D’autres victimes?
D’autres locataires pourraient également se trouver à l’intérieur de l’immeuble à logements. En effet, comme certaines unités sont affichées sur divers sites de location de courte durée, il est difficile pour les autorités de retrouver toutes les personnes qui y logeaient au moment de l’incendie.
Au final, neuf personnes ont dû être transportées à l’hôpital, dont trois pour des blessures graves.
À l’arrivée des pompiers, vers 6 h, les flammes avaient déjà pris d’assaut une grande partie de l’immeuble à logements. C’était ainsi impossible pour les pompiers d’aller à l’intérieur. De nombreuses démarches, notamment avec un ingénieur, étaient nécessaires avant de pouvoir envoyer des pompiers fouiller dans les décombres. Considérant le statut patrimonial de l’édifice, les sapeurs ont porté une attention particulière lors de la sécurisation des lieux afin de ne pas trop endommager la structure extérieure.
«À ce stade-ci, il n’y a aucune possibilité de survie à l’intérieur du bâtiment, donc on ne met pas de pompier à risque jusqu’à ce qu’on puisse tout éteindre et stabiliser le bâtiment», a précisé M. Liebmann en milieu de journée.
Certaines démarches technologiques ont toutefois pu être faites en toute sécurité afin de tenter de retrouver, notamment, la femme portée disparue. En vain.
«On a fait des recherches avec des caméras infrarouges à l’aide de l’équipe technique du SPVM, avec un drone pour essayer de voir à l’intérieur», a ajouté le directeur.
À ce stade-ci, la cause de l’incendie n’a toujours pas été déterminée.
Évasion fiscale
Quoi qu’il en soit, le propriétaire de l’immeuble, Me Emile Benamor, n’a pas répondu à notre demande d’entrevue.
L’avocat, qui est un important propriétaire immobilier, a déjà été reconnu coupable d’évasion fiscale en 2021. Le Barreau a alors limité son droit d’exercice en lui interdisant de pratiquer dans le domaine du droit fiscal. Selon une recension du Journal, Me Benamor et ses entreprises détiennent une vingtaine d’immeubles, de maisons ou de condominiums sur l’île de Montréal.
– Avec Nicolas Brasseur