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En refusant de s’expliquer, Pierre Fitzgibbon agit en pleutre

En refusant de s’expliquer, Pierre Fitzgibbon agit en pleutre
Photo Stevens LeBlanc

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Je ne suis pas un fan de Pierre Fitzgibbon, le superministre de François Legault. Ses valeurs sont à des années-lumière des miennes et sa condescendance m’horripile comme pour chacun qui croit au respect mutuel.

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Son comportement face aux médias, plus particulièrement à l’égard du Journal et de ses journalistes, choque le monde politique et médiatique depuis un bon laps de temps.

Le refus de la CAQ de souscrire à la motion libérale rappelant l’importance de la liberté de presse pour une société démocratique a ajouté à la consternation entourant l’attitude du ministre et de ses collègues par rapport aux médias.

On peut déplorer leur comportement, ils ont toutefois le droit de douter de l’objectivité des journalistes et de critiquer le traitement de l’information des empires de presse.

L’information s’avère un pilier de la santé démocratique. Comme elle est alimentée par des humains avec leur biais respectif, elle doit être diversifiée et questionnable!

L’esprit critique

La marge est mince entre influencer le lecteur et lui rapporter des faits et des analyses qui lui permettraient de se faire une tête sur un sujet.

Il peut se révéler difficile de distinguer l’opinion du reportage, le militantisme journalistique de la véracité des faits et le traitement individuel de l’information d’une concertation des journalistes pour se donner un même angle de traitement.

Dans un tel contexte, les risques de se faire une représentation erronée de la réalité sont immenses en gobant des opinions comme des faits ou en croyant à une vague populaire qui est le fruit d’une concertation journalistique.

Nous vivons dans un monde ultramédiatisé où se sont ajoutés les réseaux sociaux. Il est devenu difficile de faire la part des choses pour le citoyen. Une éducation aux médias devrait s’inscrire dans le curriculum régulier de tous les élèves québécois si l’on tient vraiment à renforcer la démocratie.

On peut vanter les mérites de la démocratie et ses fondements, mais en se privant d’une éducation aux médias dans nos écoles, on la fragilise.

Faire face

La presse est un contre-pouvoir que nous n’élisons pas et qui fait trembler beaucoup de politiciens. Dans ma vie professionnelle, j’ai rencontré des ministres et un premier ministre qui préféraient la discrétion sur des sujets d’importance, car ils craignaient les réactions des journalistes­­­.

J’aurais aimé saluer le courage du ministre Fitzgibbon qui ose faire face aux journalistes. Cependant, on constate en regardant de plus près qu’il fait plutôt pleutre en refusant de s’expliquer.

Cette polémique aurait pu constituer une belle occasion d’ouvrir le débat sur les relations des politiciens avec les médias et leur droit d’opiner différemment. Malheureusement, le comportement « trumpiste » du ministre se révèle un grand détournement d’attention.

La motion libérale de Derraji était aussi dans cette veine alors qu’elle constituait un camouflet asséné à Fitzgibbon.

La presse est libre! Les différents acteurs de la société aussi!

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