La LCH fait tout pour changer
L’ancien joueur de la LNH Sheldon Kennedy est encouragé pour l’avenir du hockey au Canada
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Co-auteur d’un rapport indépendant remis à la Ligue canadienne de hockey (LCH) en décembre 2020, l’ancien joueur de la LNH Sheldon Kennedy assure que les 13 recommandations contenues dans ce rapport sont prises au sérieux et que « 95 % d’entre elles seront réalisées ».
Kennedy ainsi que l’ancienne entraîneuse de l’équipe canadienne olympique Danièle Sauvageau et l’ancien premier ministre du Nouveau-Brunswick, Camille Thériault, avaient été mandatés par la LCH en juillet 2020 pour se pencher sur les pratiques de la Ligue après le dépôt d’une demande de recours collectif intenté par Daniel Carcillo et Garrett Taylor.
Il s’agit de ce même recours collectif qui a dévoilé au grand jour certaines pratiques barbares lors de rituels d’initiation et qui, au Québec, a forcé le commissaire de la LHJMQ, Gilles Courteau, à démissionner.
Ce rapport de 36 pages avait été remis en décembre de la même année, mais rendu public seulement un peu plus d’un an plus tard, en janvier 2022, ce qui avait soulevé des questions sur l’intérêt réel de la LCH à vouloir participer au changement. Le document révélait, entre autres, une culture du silence implantée depuis des décennies dans le hockey.
PRESSION BÉNÉFIQUE
Pour Kennedy, le circuit junior canadien démontre un réel intérêt à participer à un changement de culture et la médiatisation du dossier, dans les derniers mois, accélère cette volonté.
« La LCH fait tout son possible pour changer. Des changements sont en train de s’opérer, mais il reste encore du travail à faire. Toutes les histoires qu’on a entendues au cours des derniers mois mettent de la pression sur la LCH afin de changer des choses qui durent depuis des années. »
Il se dit donc encouragé pour l’avenir du hockey junior canadien.
« La popularité du hockey au Canada fait en sorte que ce genre d’histoires font les manchettes. Ce n’est pas un problème uniquement relié au hockey, mais les dirigeants ont maintenant une opportunité d’être des meneurs.
« Les récentes révélations et la pression qui [s’est ensuivie ont] forcé les ligues à prendre les décisions difficiles qu’ils ne pouvaient pas ou avaient peur de prendre. »
COURTEAU A FAIT LA BONNE CHOSE
L’ancien joueur professionnel est impliqué depuis plusieurs années dans la prévention de l’abus, de l’intimidation, du harcèlement et de la discrimination. Cofondateur du Groupe Respect, il avait révélé en 1996 avoir été abusé sexuellement par son ancien entraîneur junior, Graham James. Ce dernier avait finalement été condamné à cinq ans et demi de prison.
Il a donc suivi avec attention les remous qu’ont suscités les témoignages de plusieurs anciens joueurs en lien avec la demande de recours collectif, surtout au Québec, et qui ont mené à la démission du commissaire Courteau.
« C’est malheureux puisque je connais Gilles [Courteau]. Par contre, sa situation n’est pas différente de celle de Scott Smith. Quand tu es le dirigeant d’une organisation, tu t’exposes à la pression du public et tu dois être capable de prendre des décisions pour le bien de l’organisation.
« Parfois, ça consiste à démissionner afin de donner du temps à l’organisation de faire un pas de recul et revenir plus fort. »
POURQUOI JUSTE AU QUÉBEC ?
Questionné par la suite à savoir s’il était surpris de voir que ces allégations n’avaient créé une onde de choc qu’au Québec, Kennedy n’a pas voulu s’étendre.
« Ce sont des décisions politiques, a-t-il tout d’abord mentionné. Ce que je peux dire, c’est que je travaille étroitement avec la WHL depuis trois ans et ils font beaucoup d’efforts pour éduquer leurs joueurs. Pour moi, c’est ce qui compte. »