Meurtre dans Ville-Émard: la prison à vie pour s’être acharné sur son père de 93 ans
L’accusé l’a tué à coup de barre de fer un mois après être sorti de prison
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Un Montréalais qui a tué son propre père de 93 ans à coups de barre de fer, un mois à peine après être sorti de prison, a écopé de la prison à vie ce matin après avoir plaidé coupable de ce meurtre aussi gratuit que violent.
«Ce n’est pas une mort qu’il méritait, il voulait juste de la paix et du calme dans sa vie, c’est tellement injuste et horrible», a souligné Maria Calabrese, la fille de la victime Genarro Calabrese, dans une lettre lue à la cour ce vendredi au palais de justice de Montréal.
Le drame était survenu en novembre 2020, quand Giuseppe Calabrese, 66 ans, s’était rendu chez son père dans le quartier Ville-Émard. Le nonagénaire était en santé et prenait soin de son épouse atteinte d’Alzheimer.
Sauf que cette fois, ce n’était pas pour demander de l’aide ni pour obtenir le soutien de son père aimant. C’était plutôt pour le tuer, à coups de barre de fer, tout simplement parce que son père l’avait critiqué une fois dans le passé.
Grande violence
Feignant qu’il devait chercher des bottes dans le sous-sol, le meurtrier a alors incité sa victime à aller dans le sous-sol, afin de s’acharner sur elle.
«L’autopsie démontre qu’au moins 14 coups ont causé les blessures [...] et qu’au moins un coup additionnel a occasionné des fractures de la mandibule», indique le résumé des faits.
Après avoir tué son père, Giuseppe Calabrese est allé regarder la télévision pour ensuite acheter à manger dans un McDonald’s. Il s’est ensuite mis en tête de creuser une tombe dans le jardin, mais il s’est arrêté à mi-chemin.
«Pas de body, pas de meurtre», a-t-il dit à un enquêteur à la suite de son arrestation.
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«Il ne méritait pas ça»
Pour les proches de la victime, ce meurtre est d’autant plus cruel qu’il a eu un impact important sur l’épouse de Genarro Calabrese. Comme il était un proche aidant, sa mort a forcé le placement de la dame, ce qui a mené à une dégradation rapide de sa maladie.
«Elle ne peut plus ni marcher ni parler, a déclaré l’un de ses fils, Franco Calabrese, dans une lettre lue à la cour. Mon père ne méritait pas ça, ma mère ne méritait pas ça, la famille ne mérite pas cette souffrance. Mon père était un homme bon, il n’aurait pas dû mourir comme ça.»
Accusé de meurtre prémédité, Giuseppe Calabrese a finalement plaidé coupable à une accusation réduite de meurtre au deuxième degré.
«Il a déjà été déclaré non criminellement responsable dans le passé, il était en phase maniaque», a expliqué son avocate Me Marie-Hélène Giroux, après que son client a plaidé coupable.
Me Simon Lapierre, de son côté, a parlé d’un crime «brutal, sournois et gratuit».
Juste après, le meurtrier écopait de la prison à vie, sans possibilité de libération conditionnelle avant d’avoir passé 18 années derrière les barreaux.