«Mon fils était complètement sous le choc»: des ados pris pour cibles en pleine rue par des voleurs à Montréal
Le SPVM poursuit son enquête après avoir libéré quatre suspects qui n’ont fait l’objet d'aucune accusation
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La police de Montréal recommande de redoubler de vigilance après que trois adolescents montréalais ont été volés à la pointe d’un couteau la semaine dernière alors qu’ils marchaient dans la rue.
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Les trois événements sont survenus le jeudi 9 mars dernier, à moins de trois heures d’intervalle, à partir de 19h.
L’une des victimes, Samuel*, 16 ans, marchait sur l’avenue de Monkland vers la station de métro Villa-Maria dans l’arrondissement Côte-Des-Neiges–Notre-Dame-De-Grâce, lorsqu’on a tiré sur son sac à dos derrière lui pour l’interpeller.
«Trois garçons [portant des cagoules] m’ont interpellé. Ils m’ont demandé de l’argent et j’ai dit que je n’avais rien. Ensuite, ils ont sorti leur couteau et ils m’ont demandé mon téléphone et toutes mes possessions», raconte au Journal le jeune homme.
Il a demandé à être identifié par un nom fictif puisqu’il craint de recroiser les assaillants.
D’abord hésitant à coopérer, Samuel raconte qu’il a décidé de remettre ses effets personnels, dont son cellulaire et son portefeuille, aux voleurs lorsqu’ils se sont mis à se montrer «plus agressifs», entre autres en exhibant l’arme blanche «de taille moyenne», selon lui.
Les malfaiteurs ont pris la poudre d’escampette et quelques heures plus tard, Samuel a remarqué qu’on avait vidé son compte de banque où il n’y avait heureusement que 70$.
La mère de Samuel, Angela Jamarillo, soutient que son fils a été traumatisé par l’événement et qu’il a trop peur de retourner à la station Villa-Maria, la plus près de chez lui.
«Avant, c’était facile pour lui de se déplacer avec le métro, mentionne-t-elle. Mais maintenant, on doit aller le porter partout parce qu’il est très nerveux. Ça a un impact sur toute la famille.»
«Même modus operandi»
Également autour de 19h, un deuxième jeune a à son tour été pris pour cible par un groupe de voleurs sur l’avenue de Monkland.
«Il était entouré de cinq ou six jeunes qui avaient des masques et des hoodies et un couteau, a raconté au Journal son père, qui a aussi demandé de protéger son identité. Il n’y avait aucun argent dans son portefeuille ni de carte de crédit. Ils lui ont redonné et ils sont partis en courant dans le métro.»
«Il [mon fils] était complètement sous le choc quand il est revenu à la maison, poursuit le père. Il tremblait. Je ne l’avais jamais vu comme ça.»
Confirmant que ces deux premiers événements lui ont été rapportés, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) indique également qu’un troisième vol en apparence identique s’est produit le même soir vers 21h15 dans l’arrondissement d’Outremont.
«C’est le même modus operandi, explique Jean-Pierre Brabant, porte-parole du SPVM. Il y a plusieurs suspects qui ont encerclé la victime [adolescente] et ont demandé des effets personnels. Notre jeune n’a pas été blessé.»
Suspects arrêtés, mais relâchés
Quatre suspects d’âge mineur liés au troisième vol dans Outremont ont été arrêtés par le SPVM le soir même. Ils ont toutefois été relâchés, car aucune accusation ne pèse contre eux pour le moment.
«L’enquête se poursuit» pour déterminer si ces mêmes suspects sont liés aux deux autres événements survenus plus tôt, précise M. Brabant.
Mais Angela Jamarillo était loin d’être rassurée d’apprendre que les suspects qui s’en sont pris à son fils sont libres comme l’air.
«Maintenant qu’ils sont de retour dans la rue, bien sûr qu’on est encore plus stressés parce qu’ils [les suspects] savent que les familles veulent qu’ils soient accusés.»
La maman a écrit à la mairesse de Côte-Des-Neiges–Notre-Dame-De-Grâce, Gracia Kasoki Katahwa, pour lui demander entre autres d’installer des caméras de surveillance autour de la station Villa-Maria.
Jean-Pierre Brabant, du SPVM, recommande aux ados de redoubler de vigilance et d’être «conscients de [leurs] alentours».
«C’est peut-être de ne pas montrer votre téléphone, si possible de le mettre dans son sac ou son manteau pour éviter qu’il soit à la vue», précise-t-il.
«Si une personne se fait approcher et qu’une arme qui est impliquée, il faut ne pas résister et donner ses objets. On ne veut pas que les gens soient blessés pour du matériel qui peut être racheté», conclut M. Brabant.