Un bon ménage est nécessaire
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À la suite des derniers matchs au pointage élevé du Canadien, il est évident que l’équipe a besoin d’un coup de balai, d’un gros ménage.
Il faut rebâtir les fondations de cette formation. Laissons donc les jeunes prendre le contrôle.
J’ai les cheveux qui se dressent sur la tête quand j’entends des gens dire qu’il faut accorder des contrats à des vétérans pour encadrer les jeunes. Oui, on peut en garder quelques-uns, mais pas tous. Le Canadien a surtout besoin de choisir ceux qui ont vraiment leur utilité avec le club.
Du bois mort
David Savard et Mike Matheson sont des intouchables. Sinon, il y a beaucoup de bois mort.
Le plus gros obstacle pour Kent Hughes, ce sont les imposants pactes qui lui lient les mains. Il doit vivre avec la générosité de l’ex-organisation.
Il reste encore quatre saisons complètes à 6,5 millions $ chacune à l’entente de Brendan Gallagher, qu’on ne reverra probablement pas en 2022-2023. L’ancien directeur général Marc Bergevin l’avait récompensé pour les services rendus avec un contrat fermé à double tour dans un coffre-fort.
Cependant, le petit attaquant a le corps meurtri et après avoir manqué presque une campagne complète, tout comme Sean Monahan, Paul Byron et même Carey Price, il lui sera difficile de renouer avec la forte compétition la saison prochaine.
On peut penser aussi à Christian Dvorak (encore deux ans à 4,45 M$ – merci aux Coyotes de l’Arizona), à Mike Hoffman (un an à 4,5 M$), à Joel Edmundson (un an à 3,5 M$) et à Joel Armia (deux ans à 3,4 M$).
Comme le Wild ?
Ce sont tous des contrats qui peuvent être rachetés. Le CH pourrait-il faire comme le Wild du Minnesota quand il a dit au revoir à Zach Parise et à Ryan Sutter en 2021 ?
Sinon, on risque fort bien de se retrouver avec la même équipe à l’automne. On ne peut pas ménager la chèvre et le chou. Peut-être faudra-t-il donner des choix au repêchage avec certains joueurs pour les rendre attrayants aux yeux des autres DG. Hughes devra être imaginatif.
La saison passée, les Glorieux ont fini au 32e rang. En avril, ils devraient figurer parmi les 10 dernières. Personne ne veut vivre une troisième campagne de misère.
Parmi les pires équipes, le Canadien est peut-être celle qui a le plus de vétérans. Les Blackhawks de Chicago, les Ducks d’Anaheim, les Coyotes, les Blue Jackets de Columbus et les Sharks de San Jose ont tous bougé. Même si le CH a refilé Evgenii Dadonov aux Stars de Dallas, c’est peu.
Et en retour, Montréal a reçu Denis Gurianov, un jeune de 25 ans qui manque de constance. En 10 matchs depuis son arrivée, l’attaquant russe a connu de beaux flashs, récoltant quatre buts et une aide. Mais trop souvent, il est effacé.
Il ne faut pas oublier qu’il est primordial de faire de la place à Rafaël Harvey-Pinard et même à Alex Belzile ainsi qu’à Anthony Richard. Chaque fois que Richard est sur la patinoire, il se passe quelque chose. Il évolue toutefois au sein d’un quatrième trio. Sa vitesse, sa lecture du jeu, sa vision et son lancer sont de calibre de la LNH.
Et puis, on pouvait se questionner sur l’avenir de Jonathan Drouin. Tout le monde l’avait déjà envoyé sur d’autres cieux, mais il connaissait ses meilleurs moments depuis longtemps. Toutefois, en ratant la réunion d’équipe d’hier, il vient définitivement de se sortir de Montréal.
Un point positif
La seule chose qui me fait plaisir, c’est que le CH n’a pas amené un vétéran blessé lors du voyage en Floride.
J’ai déjà vu des joueurs ratoureux sur la touche me demander d’accompagner l’équipe lors d’un séjour dans une région ensoleillée pour soi-disant cimenter l’esprit d’équipe. Ben voyons ! Je leur répondais : « Tu es blessé, reste à la maison ! »
Je suis content parce que ça prouve que l’organisation ne veut pas d’un country club, et ça me rassure.
– Propos recueillis par Mylène Richard
Les échos de Bergie
Vivement Pierre-Luc Dubois à Montréal
Le puissant attaquant Pierre-Luc Dubois est en voie de connaître la meilleure saison de sa carrière dans la LNH. En 61 parties avec Winnipeg, il a amassé 55 points, dont 24 buts, ce qui n’est pas loin des campagnes de 60 et 61 points qu’il a déjà signées. Le Québécois de 24 ans deviendra joueur autonome avec restriction au terme de la présente saison, lors de laquelle il aura empoché 6 millions $. Dubois ne s’en est jamais caché : il aimerait jouer pour le Canadien. Mais les Jets ne sont pas dupes et ça va coûter cher. Kent Hughes doit tout faire pour aller chercher un athlète de sa trempe qui peut jouer tant à l’aile gauche qu’au centre.
Oublions les bagarres entre gardiens
Le gardien des Blues de St. Louis Jordan Binnington est peut-être l’un des plus détestables de la LNH et il a sauté un plomb mercredi face au Wild. Marc-André Fleury a alors traversé la patinoire pour jeter les gants devant lui. Le cerbère québécois est un vieux de la vieille et il a probablement voulu s’en mêler pour soutenir ses coéquipiers. Un juge de lignes a toutefois retenu Fleury, et Binnington a été suspendu pour deux rencontres. J’en ai vu des bagarres de gardiens dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec et dans la LNH, mais ça n’a plus sa place dans le hockey d’aujourd’hui. On ne souhaite pas qu’un homme masqué se blesse inutilement durant une bataille.
Mario Cecchini aura besoin d’aide
Le futur commissaire de la LHJMQ a rencontré les médias jeudi et il comprend tout le travail qu’il aura à accomplir à la suite du départ de Gilles Courteau dans la tourmente, en raison des scandales des initiations. L’actuel président des Alouettes aura besoin de l’aide des propriétaires, qui ont d’ailleurs choisi de conserver le nom du trophée Gilles-Courteau, remis aux champions des séries. Ça va faire taire les détracteurs de celui qui a œuvré pendant 47 ans au sein de la ligue. Parmi les dossiers à surveiller, il y aura celui des bagarres qui devraient être interdites. Mais il faudra s’assurer que les règles ne pénalisent pas un bon joueur qui ne fait que se défendre après avoir été attaqué.