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Rencontre avec 3 accessoiristes télé: créer, recréer, s’amuser et rendre vrai

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Les accessoiristes sont les maîtres des objets qui nous permettent de croire en un univers. Les demandes qu’on leur fait nécessitent beaucoup d’imagination et de débrouillardise. Rien n’est farfelu, tout est calculé et, grâce à leur talent, tout devient possible. Sans accessoires, il n’y aurait pas d’épreuves à Big Brother Célébrités ni à Sortez-moi d’ici!, pas de souvenirs à La vraie nature, pas d’expériences à Génial ou de jeux aux Petits tannants ni à Silence on joue, pas de folie au Tricheur. Lumière sur ce métier à travers le regard de trois femmes qui illustrent bien la diversité de la tâche quand il n’est pas question de fiction. 

Marilyne Lachance, cheffe accessoiriste des Petits tannants

Marilyne Lachance
Photo fournie par Marilyne Lachance
Marilyne Lachance

D’abord comédienne, Marilyne a découvert le département des accessoires et décors alors qu’elle enregistrait des épisodes de Virginie dans le sous-sol de Radio-Canada. Après avoir travaillé en publicité comme assistante à la direction artistique, été recherchiste de contenu puis de location, elle s’est investie à temps plein comme accessoiriste, sur La magie des stars, le Gala Québec cinéma et des séries jeunesse. Sur le plateau des Petits tannants, elle gère avec sa collègue, Catherine Roy, tout ce à quoi les petites mains ont accès. 

Les petits tannants
Photo fournie par ICI Télé
Les petits tannants

«J’adore les enfants et quand je conçois les éléments, je dois toujours anticiper leurs réactions. Vont-ils lancer l’objet dans les airs, les cogner, peuvent-ils tomber, tout doit être attrayant et sécuritaire, explique-t-elle. On veut de la couleur, que ce soit bubbly.

Quand on reçoit le scénario, il y a un dépouillement des besoins qui est fait. À partir de là, je peux réfléchir, créer, confectionner. On fait plus de confection et de transformation que d’achat ou de location. J’adore ça parce que ça me permet de tout faire : de la machine à coudre à la drill ! Pour susciter des réactions, on fait souvent référence à des jeux connus qu’on crée de A à Z : un jeu de mémoire ou un jeu de ninja par exemple. Et pour le jeu final, les deux boîtes doivent être alléchantes. C’est à l’enfant de choisir s’il prend la machine à barbe à papa ou le lave-vaisselle »

Les petits tannants
Photo fournie par Véro Boncompagni
Les petits tannants

Chaque jour d’enregistrement, Marilyne et Catherine aidées de techniciens montent et démontent trois jeux et des questionnaires pour trois enfants. Entre chacun, tout doit être remis en ordre, peu importe le bordel. «Qu’il y ait du popcorn partout ou des milliers de balles, tout doit être remis en ordre. Il faut avoir les bons outils, être réactifs et rapides. Tout doit être raccord et équitable.»


Les vendredis 20 h sur ICI Télé

Amy Keith, directrice artistique et accessoiriste de La vraie nature

Amy Keith
Photo fournie par Amy Keith
Amy Keith

Amy aime raconter des histoires à travers les univers et les éléments qu’elle crée. Issue du théâtre, elle a travaillé aussi bien en documentaire que pour des séries web ou pour le cinéma. On peut voir son travail dans le cadre des émissions Si on s’aimait, Moi, je mange et surtout dans La vraie nature depuis ses débuts. 

«J’aime avoir un scénario, un concept. Raconter une histoire, ça m’ancre. Quand on a changé de chalet, j’ai pu repenser au concept et m’accrocher davantage à Jean-Philippe [Dion] à travers l’espace et les objets qui lui appartiennent vraiment. Comme il adore le jardinage, dans l’atelier, il y a beaucoup d’accessoires qui sont à lui. Il y a des choses qui font partie de la signature de l’émission, le bateau, les chandelles au souper, le mot sur la porte, auxquels on reste attaché même si l’endroit est plus moderne.»

La vraie nature
Capture d’écran fournie par la production
La vraie nature

«Ce qui est important de savoir c’est que c’est un métier où tu es à la merci de la disponibilité des autres. Si tu trouves un objet sur Kijiji à Repentigny et que la personne n’est libre que le lundi soir, tu dois t’y déplacer, explique celle qui enseigne aussi la scénographie à l’université. Je reçois en général la liste des besoins deux semaines avant un tournage. Il y a la fabrication et la recherche. On a des ressources, des spécialistes, on sait où fouiller. On fait beaucoup de route pour trouver un élément précis. Je me souviens que pour Katherine Levac, on a fait faire un enregistrement de sa maman sur un disque. Ça ne se faisait qu’en Alberta. Il faut prévoir le temps de livraison. C’est là où nous avons des déceptions quand les délais sont trop serrés.»

«Dans le vintage, il y a plus de demandes donc plus de choses à vendre. Un Goldorak de 1981 se trouve plus facilement qu’avant, mais il est plus cher. Les vinyles, tout le monde en veut maintenant. Avant tu en trouvais dans les brocantes des Cantons de l’Est pour 2 $. Mais le Offenbach des années 70, tout le monde le veut alors le prix a changé. Le défi est pour les choses que les gens ne gardent pas. Les catalogues de Distribution au consommateur sont souvent mentionnés. J’en ai trouvé un des années 90 pour Anne-Elisabeth Bossé. Et ma collègue Alizée a déjà reproduit un sac de chips Maple Leaf des années 50 impossible à trouver.»

La vraie nature
Photo fournie par Éric Myre
La vraie nature

«Je mets en moyenne une heure de temps par accessoire. S’il y a un objet que je peux trouver au Dollarama, je vais prendre la route pour Laprairie pour un autre ce qui peut prendre trois heures s’il y a de la circulation. On a trois invités par émission pour lesquels on peut avoir une dizaine d’objets. À ça s’ajoutent les accessoires pour l’activité, des choses qui manquent dans la cuisine, un plat à fondue vintage pour le repas, des citrouilles pour mettre sur la table à l’automne, des décorations pour chacun des lieux, ça demande de la recherche et de l’organisation.» 

De la finesse, de la persévérance et le souci du détail, comme le prouve Amy.


Les dimanches 21 h 30 à TVA

Dominique Massé, cheffe accessoiriste de Génial!

Dominique Massé
Photo fournie par Télé-Québec
Dominique Massé

L’émission scientifique en est à sa 14e saison, tout comme Dominique qui y travaille à temps plein. Durant les quelques semaines de relâche, elle va prêter main-forte sur d’autres plateaux, dont 100 génies, Star Académie ou Les chanteurs masqués

«Nous sommes cinq dans l’équipe et chacun a un parcours différent, que ce soit en géo, en communication ou en scénographie. Nous sommes impliqués dès le début du processus. On reçoit des fiches avec les idées d’expériences élaborées par Martin Carli et l’équipe de recherche, puis on pense au setup et on part en tests.»

Génial
Photo fournie par Télé-Québec
Génial

«Je peux vous dire qu’il arrive très souvent que ce que l’on voit sur YouTube est truqué. Nous, on met entre une demi-journée et trois jours par expérience pour s’assurer de sa faisabilité. Rien n’est laissé au hasard. Sans compter la mise en beauté de l’expérience qui est aussi importante. Tout est préparé en atelier. Nous avons une vraie caverne d’Ali Baba! Nous avons des menuisiers et des patenteux dans l’équipe. Des ingénieurs, des docteurs en chimie et en mécanique, auxquels on se réfère et qui peuvent répondre à nos questions. Sans avoir de formation scientifique, on apprend beaucoup.» 

Et qu’est-ce qui représente le plus grand défi? 

«Le défi est de faire des modules qui soient démontables puisqu’on doit tout déménager en studio. On tourne devant public donc nous avons 5 à 7 minutes pour mettre une expérience en place et que tout fonctionne. On fait une répétition pour que le réalisateur voie où mettre les caméras. On enregistre quatre shows par jour donc sept expériences et cinq jeux. Tout doit être impeccable. On a un look épuré, léché, en transparence. On passe une grosse partie de la journée avec du nettoyant. On réussit toujours à répondre aux demandes en les ajustant parfois un peu. Ça reste les expériences avec la lumière qui sont les plus difficiles. Parce qu’on a même réussi à soulever une voiture avec une mèche de cheveux!»


Du lundi au jeudi 19 h à Télé-Québec. Encore plus Génial les vendredis 18 h à Télé-Québec

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