Jonathan Drouin: une humiliation insensée
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Martin St-Louis et Kent Hughes ont vraiment baissé dans mon estime. Ils s’en sacrent, mais je me sacre complètement qu’ils s’en sacrent.
J’ai déjà vu des coachs et des taouins humilier des joueurs de hockey. Ça remonte à Dick Irvin, le père qui forçait Dickie Moore à marcher à quatre pattes dans le vestiaire, et ça passe par Jacques Lemaire, qui a envoyé Guy Lafleur purger une punition de banc, ou Mario Tremblay, qui a voulu jouer au fier-à-bras avec Patrick Roy avec des résultats désastreux pour le Canadien...
C’était moron et je l’ai écrit.
Et je comprends tout autant que Jonathan Drouin constitue une amère déception pour ses patrons et pour les fans et les fefans du Canadien. Tout comme je comprends que les coachs et les directeurs généraux qui ont dû jongler avec le cas Drouin peuvent avoir épuisé leur dose de patience.
Mais ça ne donne pas le droit d’humilier un homme comme Martin St-Louis et Kent Hughes l’ont fait. Ils pouvaient prendre des mesures disciplinaires. Mais justes. Pondérées par la gravité de l’offense. Il y avait des moyens. Mais ils n’avaient pas le droit de faire ce qu’ils ont fait. La peine de mort publique, le lynchage à la télévision sont disparus des mœurs le 1er janvier 2023. Et on est au mois de mars.
C’EST ÉCŒURANT
Jonathan Drouin est arrivé deux minutes en retard à une réunion d’équipe à Tampa. Faut savoir que l’hôtel de l’équipe à Tampa est situé à cinq minutes de marche de l’aréna. De l’autre côté d’un grand parking. Mettons qu’il n’y a pas d’excuse de trafic congestionné. Je suis d’accord.
De nombreux autres joueurs ont déjà raté le début d’un meeting. Peter Stastny faisait rager Michel Bergeron en sautant dans l’autobus quelques secondes seulement avant le départ. Ça se réglait en privé. Ils n’ont jamais été crucifiés en public comme on l’a fait avec Drouin.
Lui faire revêtir l’uniforme parce qu’un obscur règlement oblige l’équipe à avoir 20 joueurs en uniforme, l’asseoir sur le banc avec des caméras de télévision braquées sur sa face pendant trois heures et laisser des centaines de milliers de personnes supputer et jauger ses réactions pendant une soirée, c’est insensé. C’est irraisonnable et cruel. Dans le monde des médias d’aujourd’hui. Avec la planète comme témoin pour se pourlécher? C’est innommable.
D’autres solutions
Il y avait d’autres solutions qui protégeaient la dignité d’un homme. Surtout que le Canadien sait que c’est un homme fragile. On pouvait faire signer un contrat à un préposé, faire venir un gars des mineures ou même faire jouer le match à Drouin pour aider l’équipe, quitte à le laisser manger ses hot-dogs sur la galerie de presse ce soir au Centre Bell à l’abri des sadiques.
Le Canadien le savait. Hughes et St-Louis n’ont pas d’excuses. Jonathan Drouin était tellement fragile psychologiquement qu’on l’a renvoyé de Calgary pour qu’il puisse se soigner et récupérer à Montréal pendant tout un printemps. Tellement mal en point et fragile que Drouin n’a pas disputé un match des séries éliminatoires, miracle de la pandémie 2021.
Pis le même gars fragile sert de morceau de viande à remplir un uniforme pendant trois heures avec des caméras dans la face! Non, mais, êtes-vous tombés sur la tête?
Vous pourriez pas juste l’endurer jusqu’à la fin de la saison et lui faire un petit party d’adieu avec un beau communiqué de Chantal pour lui souhaiter bonne chance. En Antarctique peut-être?
En attendant, Glorieux de mon cœur, vous êtes 1-9 dans les dix derniers matchs. C’est toutes vos faces qui devraient être montrées trois heures à la télé!
La honte, ça devrait se partager.
Un «cinq étoiles» au Casino
Ce sera le premier combat «cinq étoiles» à être jamais présenté au Casino de Montréal. Christian MBilli contre Carlos Gongora de l’Équateur. Depuis le combat entre Roberto Duran et Sugar Ray Leonard au Stade olympique en 1980, ce sera le 13e «cinq étoiles» des 43 dernières années. Jean Pascal a été impliqué dans 6 de ces 13 combats, Adonis Stevenson étant l’autre grand médaillé. David Lemieux a présenté le seul «cinq étoiles» de Laval, et Artur Beterbiev contre Marcus Browne a été le dernier à le faire au Centre Bell.
Mais un «cinq étoiles» au Casino? Devant 600 personnes choyées, ça n’est jamais arrivé, et aussi bien le savourer. Je ne peux voir comment ça pourrait survenir de nouveau.
Pour obtenir un «cinq étoiles» de BoxRec, ça prend deux adversaires de très haut niveau et une grande compétitivité entre les deux adversaires. Christian MBilli et Carlos Gongora remplissent ces conditions. Et j’espère pour la suite des choses que Christian MBilli va livrer le combat de sa vie contre un adversaire extrêmement dangereux. En plus, c’est un gaucher.
PASCAL VEUT POURSUIVRE
J’ai jasé avec Jean Pascal hier matin. Le moral tient la route, mais le Champ avoue que c’est la défaite la plus difficile à encaisser de sa carrière.
«Parce qu’elle est totalement imprévue». Pascal entend poursuivre sa carrière même s’il reconnaît qu’il était épouvantablement à plat le soir du combat. «Mais je sais ce que j’ai fait qui m’a autant diminué. C’est une erreur que je ne commettrai plus», a-t-il dit.
Mais Pascal est intelligent. Il veut bien continuer, mais il n’est pas question qu’il serve de pâté offert à des jeunes prometteurs qui voudront se faire un nom. Il faudra que ça vaille la peine.
C’est curieux, c’est justement ce qui s’était passé avec le jeune Ahmed Elbiali à Miami. PBC voulait monter sa nouvelle étoile à la télévision américaine et Pascal devait servir de marche d’escalier. On se rappelle la suite... une série de combats contre Marcus Browne, Dmitri Bivol, Badou Jack, Fanlong Meng plus tard...