Dénoncer les Airbnb illégaux: des plaintes sans effet
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Dénoncer les Airbnb illégaux est un véritable parcours du combattant et les plaintes ne mènent à aucune action de Montréal ou de Québec, dénoncent des organismes.
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Le Regroupement Information Logement de Pointe-Saint-Charles fait une surveillance intensive des logements loués par l’entremise de la plateforme Airbnb dans ce quartier du sud-ouest de Montréal.
Or, dans la dernière année, il n’a pu faire que trois ou quatre plaintes, alors qu’il soupçonne au moins une vingtaine de logements illégaux.
« Il faut l’adresse pour faire une plainte. C’est très compliqué parce que sur le site d’[Airbnb] on n’a jamais l’adresse, on ne voit que des points sur la carte », explique Francis Dolan, organisateur communautaire.
Pas de suivi
Une fois l’adresse trouvée, le processus de plainte se fait par l’entremise de l’arrondissement, qui transmet les informations à Revenu Québec, responsable de vérifier si le logement respecte la Loi sur l’hébergement touristique.
En vertu de la loi, les exploitants de logements sur Airbnb doivent se doter d’une attestation de classification de la Corporation de l’industrie touristique du Québec.
Les récalcitrants s’exposent à des amendes pouvant aller jusqu'à 25 000$ pour les citoyens.
Mais des mois après avoir traversé le processus de plainte, M. Dolan n’a aucune idée si des inspecteurs de Revenu Québec se sont rendus sur place et si des amendes ont été données. « On n’a aucun suivi », dénonce-t-il.
« Il y a une absence totale de volonté politique dans ce dossier, tant du gouvernement du Québec que de la Ville de Montréal, souligne Éric Michaud, du Comité logement Ville-Marie de Montréal.
Il accuse Montréal de pelleter ses responsabilités du côté de Revenu Québec.
Resserrer la vis
Pour l’ex-conseiller municipal Richard Ryan les inspecteurs municipaux ont peu de prise pour agir et c’est vraiment à Québec d’intervenir.
Selon lui, Revenu Québec a plus de pouvoir d’enquête, mais devrait serrer la vis en se dotant d’une escouade spéciale pour épingler les Airbnb illégaux.
Par courriel, Revenu Québec indique ne pas compiler spécifiquement le nombre de plaintes reçues en lien avec Airbnb.
Pour la période du 1er avril 2022 au 28 février 2023, 454 constats d’infraction en vertu de la Loi sur l’hébergement touristique pour la région de Montréal, indique toutefois une porte-parole, Mylène Gagnon.
Ces plaintes concernant principalement des exploitants qui n’ont pas indiqué distinctement le numéro d’enregistrement pour l’exploitation de l’établissement.