Français: on se shoote dans le pied!
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Il y a quatre mois, le ministre Jean-François Roberge a appelé les Québécois à se mobiliser pour défendre la langue française.
En achetant des livres en français et en regardant des séries en français, par exemple.
Effectivement, la défense du français n’est pas que l’affaire du gouvernement, c’est aussi la nôtre.
Mais protéger le français, c’est comme protéger l’environnement : à quoi ça sert de laver nos petits pots de yogourt et de les déposer dans un bac à recyclage si des entreprises comme la Fonderie Horne et la cimenterie McInnis continuent de polluer à qui mieux mieux et en toute impunité ?
C’est bien beau, en appeler à la responsabilité citoyenne, mais qu’en est-il de la responsabilité gouvernementale ?
À quoi ça sert de nous « réveiller » collectivement si le gouvernement dort ?
PARLER DES DEUX CÔTÉS DE LA BOUCHE
Quelques jours après que le ministre de la Langue française, Jean-François Roberge (photo), a diffusé une pub visant à sensibiliser les jeunes aux dangers du franglais, on apprend que chaque année, le gouvernement québécois consacre 200 millions $ pour encourager des étudiants internationaux à venir étudier à l’Université McGill et à l’Université Concordia !
D’un côté de la bouche, on dit aux jeunes francophones de surveiller leur langage et de mieux parler français.
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Et de l’autre, on paie des étudiants étrangers pour qu’ils viennent grossir la communauté anglophone du Québec !
Allo ?
Pour parler comme le narrateur de la fausse pub sur le faucon pèlerin, quelqu’un dort sur la switch !
Il y a quelque chose de sick là-dedans !
C’est comme avec les appels à la « sobriété énergétique »... On veut bien dormir avec trois chandails de laine, mais qu’est-ce que ça donne si les bâtiments gouvernementaux sont allumés toute la nuit ?
Un moment donné, il faut que les bottines suivent les babines !
C’est important, la protection du français, pour le gouvernement Legault ?
Parfait !
Alors, étendez l’application de la loi 101 aux cégeps comme le demandent de plus en plus d’experts et de syndicats de profs.
Cessez de financer démesurément les universités anglophones au détriment des universités francophones.
Permettez à l’Office de la langue française d’être proactif au lieu de n’agir que lorsqu’un citoyen dépose une plainte.
Et interdisez aux commerces indépendants de se donner des raisons sociales en anglais.
Ça serait un bon début.
UNE QUESTION DE PRIORITÉS
Comprenez-moi bien, j’aime bien la pub sur le franglais, je la trouve rigolote.
Mais il me semble que tu as recours à ce genre d’outils lorsque tu as fait tout ce que tu pouvais faire.
C’est comme les supports à bananes.
C’est la dernière affaire que tu achètes dans une maison.
Si tu as un support à bananes, mais que tu n’as pas de couteau ni de trousse de premiers soins, désolé, mais tu gères mal ton « intérieur ».
Au moment où vous lisez ces lignes, il y a encore des médecins et des infirmiers qui ne parlent pas un mot de français dans nos hôpitaux.
C’est un problème pas mal plus grave – et pas mal plus urgent – qu’un ado qui trouve le balado de François Legault sketch.