Ingérence étrangère: Trudeau accepte finalement que sa cheffe de cabinet témoigne
Revirement de situation à Ottawa : sous une pression croissante depuis des semaines, Justin Trudeau accepte finalement que sa cheffe de cabinet Katie Telford témoigne au sujet de l’ingérence chinoise, après plus de vingt heures d’obstruction des libéraux en comité parlementaire.
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«Bien qu'il y ait de sérieuses contraintes sur ce qui peut être dit en public sur les questions sensibles de renseignement, dans un effort pour faire fonctionner le Parlement Mme Telford a accepté de se présenter devant le Comité de la procédure et des affaires de la Chambre dans le cadre de son étude», a affirmé le premier ministre dans une déclaration écrite en avant-midi mardi.
Face à la résistance des libéraux, les conservateurs voulaient forcer la comparution de Mme Telford par le biais d’un vote aux Communes en après-midi, mais la volte-face inattendue de Justin Trudeau est venue leur couper l’herbe sous le pied.
Le vote sur la motion a tout de même eu lieu tel que prévu. Elle a été rejetée, le Bloc québécois et les verts se rangeant avec les conservateurs et le NPD avec les libéraux, ces derniers ayant déjà promis la présence de Mme Telford au comité de procédure de la Chambre.
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Appelé à commenter la volte-face en après-midi, le premier ministre a esquivé la question et accusé les conservateurs de vouloir faire de cette histoire «un cirque partisan».
Après le vote sur la motion, le chef du NPD Jagmeet Singh a déclaré que celle-ci était de toute façon «inutile».
«[...] Le gouvernement de Justin Trudeau a réalisé que la pression était trop forte et qu’il devait accepter la demande du Parti conservateur», a dit le conservateur Pierre Paul-Hus.
Aucune date n’a été fixée pour le témoignage de la cheffe de cabinet à ce moment-ci.
Deux mois pour Johnston
Par ailleurs, Justin Trudeau donne deux mois au rapporteur spécial David Johnston, soit jusqu’au 23 mai, pour trancher sur la nécessité d’une enquête publique «formelle» ou tout autre «mécanisme supplémentaire ou processus transparent qu’il juge nécessaire».
Le gouvernement a rendu public mardi le mandat détaillé confié à M. Johnston, qui détiendra «un accès complet à tous les dossiers et documents pertinents, qu’ils soient classifiés ou non», pour mener à bien son travail.
Les élections de 2019 et de 2021 seront le principal objet d’étude sous la loupe de l’ancien gouverneur général.
«M. Johnston remettra des rapports périodiques au premier ministre, qui seront également communiqués aux chefs de l’opposition et à la population», a expliqué le cabinet du premier ministre.
Le gouvernement s’attend à ce M. Johnston termine son mandat d’ici le 31 octobre.