La drogue, le tabou derrière les problèmes de santé mentale
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Des enfants de Laval tués dans une garderie par un chauffeur d’autobus.
Des piétons frappés au hasard par un concitoyen à Amqui.
Des parents et une grand-mère poignardés par un jeune de 19 ans.
Triste mois... Les tribunaux et leurs experts auront à déterminer si la maladie mentale doit entrer en ligne de compte du point de vue de la responsabilité criminelle. Je leur laisse ça.
Sans conclure du point de vue criminel, nous comprenons néanmoins que pour poser de tels gestes, il faut aller très mal entre les oreilles. Dans nos discussions collectives, le thème de la santé mentale revient toujours, avec ce sentiment qu’on voit de plus en plus de comportements gravement déréglés.
Il faudrait faire plus, ajouter des services. Dans son budget de mardi, le gouvernement a ajouté des fonds. Certainement, il faut faire mieux en termes de disponibilité des services. Mais serions-nous en train de fermer les yeux sur un éléphant dans la pièce en matière de santé mentale?
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Les drogues
Nulle part je vois des réflexions sur les liens entre la consommation de drogue et les problèmes de santé mentale. Pourtant les connaissances scientifiques sont implacables. Ce lien existe. La consommation de drogue, surtout à l’adolescence, accroît les risques de développer des maladies mentales.
Sur le site de l’Institut national de santé publique du Québec, on peut lire : « Plusieurs études ont établi des liens entre la consommation régulière de cannabis et les risques d’apparition de symptômes ou troubles psychotiques. Ces risques s’accroissent particulièrement chez les personnes ayant commencé leur consommation tôt à l’adolescence... » Assez clair.
Sur le site de Santé Canada, la question est établie clairement: «Le cannabis augmente-t-il le risque de psychose et de schizophrénie?» Réponse de Santé Canada : Oui.
Voici quelques détails qu’on y ajoute: «il existe une relation dose-réponse entre la fréquence de consommation de cannabis et le risque de psychose et de schizophrénie. Toute consommation de cannabis est associée à une augmentation de 40 % du risque de psychose...»
Le journal de l’Association américaine de psychiatrie a publié en janvier 2022 un texte qui lie la hausse de consommation dans la société et l’accroissement de la prévalence des maladies comme la psychose ou la schizophrénie. Les relations entre cannabis et maladies mentales y sont clairement réitérées.
Jeunes à risque
Avant la légalisation, les jeunes étaient déjà bien exposés au cannabis, ne nous berçons pas d’illusions. Mais qu’on le veuille ou non, la légalisation a amené une énorme banalisation. Si c’est légal, si le gouvernement en vend, ça ne doit pas être dangereux...
Il y a une sensibilisation aux dangers qui s’est totalement perdue.
Il faut inclure aussi toutes les autres cochonneries qui sont vendues dans la rue. La métamphétamine, les petites pilules populaires chez les jeunes, comporte aussi des risques pour la santé mentale. Et combien d’autres produits ?
Ce n’est pas assez de constater les problèmes grandissants de santé mentale. Il faudrait être capable de pointer du doigt les drogues, un facteur clé de cette détérioration.