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Plein d’erreurs sur les factures d’épicerie

Pas moins de 69 % des Québécois en ont remarqué au moins une au cours de la dernière année

Erreurs épiceries
Photo Le Journal Une caisse enregistreuse d’une épicerie de l’agglomération de Montréal. L’erreur la plus fréquente constatée par les personnes sondées par le Laboratoire de sciences analytiques en agroalimentaire de l’Université Dalhousie au sujet de l’exactitude des prix en épicerie est une différence entre le prix à la caisse et celui affiché dans les rayons.

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Que celui ou celle qui n’a jamais vérifié sa facture à l’épicerie jette la première pierre. Les erreurs sont pourtant fréquentes et il est possible de payer nos aliments moins chers en y regardant de plus près. 

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« Veillez à ne pas laisser d’argent derrière vous quand vous quittez l’épicerie », suggère Sylvain Charlebois, directeur du Laboratoire de sciences analytiques en agroalimentaire de l'Université Dalhousie.

Son laboratoire publie aujourd’hui un sondage sur le sujet, car « les erreurs à la caisse ne reçoivent pas une attention particulière » même si « les prix alimentaires sont très élevés et que tout le monde essaie de trouver des façons de sauver de l’argent ». 

Au cours de la dernière année, 69 % des Québécois disent avoir remarqué des erreurs sur leurs reçus à l’épicerie. Le chiffre tombe à 67 % pour l’ensemble des 5525 Canadiens sondés.

« On a été surpris du nombre d’erreurs », indique le spécialiste de l’alimentation.

L’erreur la plus fréquente observée par les consommateurs est une différence entre le prix à la caisse et celui affiché sur le rayon (75 %). Deux autres failles fréquentes : une vente du jour qui n’est pas appliquée à la caisse (35 %) et un caissier ou caissière qui scanne le même produit plus d’une fois (31 %). 

  • Écoutez l'entrevue avec Sylvain Charlebois à l’émission de Philippe-Vincent Foisy diffusée chaque jour en direct via QUB radio : 

Rabais de 10 $ automatique

Que ces erreurs soient accidentelles ou pas, les épiciers du Québec sont obligés de dédommager ceux et celles qui s’en rendent compte. 

Quand un article dépasse le prix affiché sur le rayon, on peut le réclamer gratuitement s’il vaut moins de 10 $. S’il vaut plus, on a droit à un rabais de 10 $. 

Au Québec, c’est la loi qui l’exige, alors qu’ailleurs au Canada, seuls les détaillants qui se conforment à un code national volontaire accordent une remise. 

Au total, indique le sondage publié aujourd’hui, 20,6 % des Canadiens estiment avoir économisé au moins 50 $ par an en signalant des erreurs à leur épicier.

Lorsqu’un client se plaint en lien avec une erreur, la situation se règle généralement à son avantage : 87 % des consommateurs se disent satisfaits de la façon dont les épiciers ont traité leur plainte. 

Au Québec, ils sont 40 % à se dire très satisfaits de la réponse de l’épicier, contre 26 % en Nouvelle-Écosse. 

Des exceptions

Règle générale, un détaillant québécois doit étiqueter chacun des produits en magasin. Il existe cependant une exemption dont se réclament tous les épiciers. 

Ils doivent alors respecter certaines conditions, dont l’application de la Politique d’exactitude des prix et l’indication des prix sur les tablettes.

Tous les prix doivent être reliés dans le même ordinateur, qui à son tour doit être relié à tous les lecteurs optiques. Les clients doivent aussi avoir à leur disposition des lecteurs optiques dans les allées pour vérifier le prix d’un produit.

S’il y a une erreur de lecteur optique, la politique du 10 $ s’applique. 

« Ça exclut les erreurs de code, quand le caissier ou caissière ne rentre pas le bon code de tomates par exemple », indique Charles Tanguay, de l’Office de la protection du consommateur (OPC).

Il arrive parfois que le détaillant refuse de reconnaître son erreur. Le client peut alors demander de parler au gérant. 

« Il y a souvent de l’obstinage sur le fait que c’est vraiment ça, que ça ne s’applique pas, car il y a certaines exceptions, comme le lait et les produits alcoolisés », poursuit M. Tanguay. 

Si la situation ne se règle pas, le client peut porter plainte à l’OPC, qui condamne parfois les commerçants qui n’ont pas appliqué la Politique d’exactitude des prix. 


Du 1er mars 2022 au 28 février 2023, l’OPC a enregistré 323 plaintes en lien avec la Politique d’exactitude des prix, soit moins de 1 % du nombre total de plaintes.  

LES ERREURS LES PLUS FRÉQUENTES OBSERVÉES SUR LA FACTURE D’ÉPICERIE 

  • Le prix à la caisse n’était pas le même que sur les tablettes
    75,8 %
  • Une vente « du jour » n’était pas appliquée
    35,3 %
  • Le/la caissier/ière a capté un produit trop souvent
    31,4 %
  • Le code du produit était le mauvais
    16,1 %
  • Un produit non taxable était taxé
    9,2 %
  • La conversion pour le poids du produit n’a pas bien été effectuée
    7,0 % 

Quels sont vos recours ? 

  • Quand le prix affiché sur la facture n’est pas le même que sur le rayon, le client obtient le produit gratuitement s’il vaut moins de 10 $, ou un rabais de 10 $ s’il vaut plus.
  • En cas de refus, il faut demander à parler au gérant.
  • Si le gérant refuse, ça ne peut être que pour les produits exemptés de la politique d’exactitude des prix, comme le lait ou les boissons alcoolisées.
  • La dernière option est de se plaindre à l’Office de la protection du consommateur, qui a le pouvoir de condamner le détaillant. 

Source : sondage du Laboratoire de sciences analytiques en agroalimentaire de l’Université Dalhousie
mené en collaboration avec Caddle au début du mois de mars 2023 auprès de 5525 Canadiens

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