François Legault défend sa baisse d’impôts: «La classe moyenne aussi souffre!»

Grâce à sa baisse d’impôts, François Legault veut aider les citoyens moins bien nantis, mais aussi les Québécois de la classe moyenne, qui «souffrent» actuellement de l’inflation.

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«Je pense que la classe moyenne aussi souffre, je pense qu’on ne réalise pas suffisamment: oui il faut aider les plus démunis, mais la classe moyenne a besoin d’aide!», a lâché le premier ministre, au lendemain du dévoilement du budget de son gouvernement.   

La CAQ concrétise son engagement électoral de baisse d’impôts, malgré l’incertitude économique. Si 4,6 millions de contribuables en bénéficieront, les plus fortunés en auront davantage dans leurs poches. 

En effet, les citoyens qui gagnent 30 000$ par an profiteront d’une réduction de 108$ de leur fardeau fiscal. Une somme qui atteindra 814$ pour les mieux nantis ayant un revenu annuel de 100 000$ et plus.   

Est-ce qu’une personne qui gagne 300 000$ ou même 500 000$ par an a besoin d’une réduction d’impôt? François Legault rétorque que l’objectif de la baisse d’impôt, c’est aussi de stimuler l’économie.   

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L’impôt tue l’impôt

«Quand on est rendu à plus de 50% d’impôts, l’impôt tue l’impôt, il faut aussi être capable d’être compétitif», plaide le premier ministre.   

François Legault a énuméré mercredi toutes les mesures mise en place par son gouvernement visant à aider les moins bien nantis.   

«On a fait beaucoup pour les plus démunis depuis quatre ans. On a bonifié de façon très importante l'aide sociale, (...) on a fait passer le montant de 1035$ à 1548$, donc une augmentation de 50%. Donc, on ne peut pas dire qu'on est un gouvernement qui n'aide pas les plus démunis», a-t-il insisté.   

Le premier ministre a aussi rappelé les deux chèques ponctuels de 500$ et 600$ accordés par son gouvernement, et l’aide de 275$ aux personnes gagnant moins de 51 000$.  

Mais l'opposition n'en démord pas: le budget de la CAQ est «irresponsable» et ne devrait pas profiter davantage aux plus riches.  

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Cibler davantage la classe moyenne

«En argent, c’est vrai que le montant augmente avec le revenu, mais en proportion du revenu qu’on gagne, l’importance relative de la baisse d’impôt est plus significative pour quelqu’un qui gagne 50 000$ que quelqu’un qui en gagne 150 000$», souligne néanmoins l’économiste Luc Godbout.  

Selon lui, si on veut réduire le fardeau fiscal au Québec, c’est effectivement l’impôt sur le revenu qu’il faut privilégier. Le gouvernement Legault aurait toutefois pu cibler encore davantage la classe moyenne, estime M. Godbout. C’est dans cette catégorie que l’écart avec l’Ontario est le plus grand, lorsqu’il est question du barème d’imposition.  

Au lieu de baisser d’un point de pourcentage les deux premiers taux d’imposition, le ministre Eric Girard aurait pu diminuer d’un point de pourcentage le premier taux d’imposition et le second (rabaissé à 84 000$), de deux points de pourcentage, suggère l’économiste.  

«C’est dans la zone de 20 000$ à 80 000$ que notre impôt sur le revenu monte beaucoup plus vite que [pour les Ontariens]», insiste M. Godbout.