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Initiations violentes au Hockey: Québec était au courant depuis 2018, selon l’INSPQ



Le gouvernement du Québec est au courant de l’existence d’initiations violentes dans les sports depuis 2018, en raison d’un rapport produit par l’Institut national de santé publique (INSPQ), qui plaide pour une meilleure documentation du problème.

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«Il y avait déjà un chapitre entier du Rapport [sur la violence envers les athlètes en contexte sportif] qui était consacré à la violence en contexte sportif», a rappelé le président-directeur-général de l’INSPQ, Pierre-Gerlier Forest, de passage devant la commission parlementaire sur les initiations dégradantes au hockey qui se poursuivait mercredi.

Ce rapport, publié en avril 2018, pointait déjà du doigt le fait que la grande majorité de la violence vécue par les athlètes est vécue entre pairs, notamment lors des séances d’initiations, a signalé une conseillère scientifique de l’institut, Dominique Gagné.

Depuis la publication de ce rapport, le gouvernement a mis en place deux ans plus tard l’Officie indépendant des plaintes, qui permet aux athlètes de dénoncer les abus qu’ils subissent sans passer par leur propre fédération.

Néanmoins, l’INSPQ déplore le peu de données dont les scientifiques disposent pour évaluer l’impact de telles mesures. «Nous sommes impuissants si nous n’avons pas accès à des données, a lancé Pierre-Gerlier Forest. Ce n’est pas possible d’imaginer des interventions (...) si on n’est pas capable de documenter ce qui se passe.»

Pour ce faire, l’INSPQ recommande donc de pérenniser l’étude sur la violence dans les sports de l’Institut de la statistique du Québec, et de créer un registre des plaintes centralisé «avec des données standardisées et transparentes».

La LCH a montré peu d’intérêt pour un rapport

Les auteurs d’un rapport commandé par la Ligue canadienne de hockey (LCH) au sujet du harcèlement et de l’intimation dans le milieu du hockey junior ont exprimé que l’organisation a montré peu d’intérêt lorsqu’ils sont venus présenter leurs conclusions.

Le rapport, tabletté pendant 14 mois, faisait état d’une «culture systémique de mauvais traitements» et d’une «culture du silence» empêchant les joueurs de porter plainte.

«Aucune question ne nous a été posée», a affirmé l’ancien premier ministre du Nouveau-Brunswick, Camille Thériault, qui était sur ce comité avec l’ex-joueur de hockey Sheldon Kennedy et l’ex-entraineuse Danièle Sauvageau.

Mme Sauvageau a également confirmé que le comité n’avait pas le droit, dans le cadre du mandat qui lui avait été confié, de poser des questions quant aux agressions sexuelles.

Interrogée sur la pertinence de mettre en place un «code du vestiaire» comme la LHJMQ prévoit le faire en vue de la saison prochaine, Mme Sauvageau a fait valoir que plus qu’un code du vestiaire, il faut mettre en place un «code de vie». «Un code du vestiaire, ça veut dire que ça reste dans le vestiaire», a-t-elle expliqué.

Appelé à témoigner devant les parlementaires en février dernier, le commissaire de la LHJMQ, Gilles Courteau, avait livré un témoignage controversé au cours duquel il avait affirmé, à tort, qu’aucun cas rapporté dans un recours collectif faisant état d’initiations dégradantes dans le milieu du hockey junior n’avait eu lieu dans sa ligue.

Dans les semaines qui ont suivi, la pression politique a été si forte que M. Courteau a finalement démissionné. Son successeur a affirmé mardi en commission parlementaire qu’une enquête indépendante a été déclenchée pour faire la lumière sur des allégations d’événements de nature sexuelle qui seraient survenus dans la LHJMQ dans les années 1990.

Des initiations bien différentes chez les garçons et les filles

Le témoignage de Danièle Sauvageau devant la commission parlementaire a permis de mesurer le gouffre qui sépare les rites de passage dans les équipes sportives masculines et féminines. Alors qu’on parle depuis plusieurs semaines des initiations dégradantes qu’ont subi de jeunes joueurs de hockey, comme de devoir courir avec des biscuits dans les fesses, il semblerait que les activités auxquelles s’adonnent les jeunes filles sont plus appropriées. Mme Sauvageau a évoqué «des situations où les gens sont appelés à chanter, à se déguiser, à faire des sketchs», soulignant que de telles activités permettent de «développer l’ADN des programmes à travers des rites de passage».

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