Le Canadien National a versé près de 70 000$ à Jean Charest pour deux mois de travail
L’ancien premier ministre avait démissionné pour se lancer dans la course conservatrice
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Même s’il n’a siégé que deux mois au conseil d’administration du Canadien National, l’an dernier, l’ancien premier ministre Jean Charest a reçu une rémunération de près de 70 000$ du transporteur ferroviaire.
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M. Charest a reçu 68 987$ pour son bref mandat, qui a débuté le 25 janvier 2022 pour se terminer le 1er avril 2022. Il avait alors démissionné de son poste d’administrateur pour se lancer dans la course au leadership du Parti conservateur du Canada. L’entreprise n’a pas précisé à combien de réunions du conseil il a assisté au cours de cette période de deux mois.
La présidente du conseil du CN, Shauneen Bruder, a quant à elle gagné près de 580 000$, une somme qui lui a été attribuée entièrement en actions de l’entreprise, tandis que la PDG, Tracy Robinson, a eu droit à une rémunération totale de 13,7 millions $, apprend-on dans la circulaire d’informations publiée en vue de l’assemblée annuelle du 23 avril.
Trois bilingues sur onze
Le CN a par ailleurs dévoilé pour la toute première fois, mercredi, les compétences linguistiques des candidats aux postes de membres de son conseil. À peine trois des onze candidats disent maîtriser le français. Ce n’est pas encore le cas de Mme Robinson, qui a dit prendre des cours de français lors de sa nomination à la tête du CN, au début de 2022.
«Elle continue son apprentissage du français et son intégration dans la communauté montréalaise», a précisé au Journal un porte-parole du CN, Jonathan Abecassis.
L’an dernier, le CN avait été fortement critiqué au Québec pour n’avoir eu aucun administrateur francophone pendant six mois, après le départ de Jean Charest. Depuis le 1er octobre, Michel Letellier, PDG de l’entreprise québécoise d’énergie renouvelable Innergex siège au conseil du CN.
Assujettie à la Loi sur les langues officielles depuis 1969, l’entreprise ferroviaire vient de s’inscrire à l’Office québécois de la langue française conformément à la Loi sur la langue officielle et commune du Québec, entrée en vigueur l’an dernier.