Airbnb retirera toutes les annonces illégales au Québec
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La plateforme Airbnb a promis de retirer toutes les annonces de logements non enregistrés auprès de la Corporation de l’industrie touristique du Québec (CITQ).
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C’est ce qu’a fait savoir le directeur régional d’Airbnb, Nathan Rotman, dans une missive transmise vendredi à la ministre du Tourisme Caroline Proulx, au lendemain de leur rencontre à Québec.
Tous les locateurs devront désormais fournir un numéro d’enregistrement.
«Dans les prochains jours, nous introduirons un champ d’enregistrement obligatoire qui s’appliquera à toutes les annonces de la province. Les hôtes qui ne remplissent pas ce champ verront leurs annonces supprimées», a indiqué M. Rotman.
De plus, l’entreprise mettra à la disposition de Québec son portail des villes afin de permettre au gouvernement de faire le suivi de la conformité des hôtes.
Sur la sellette
Cette annonce survient alors que la multinationale est sur la sellette depuis qu’un incendie a ravagé un immeuble qui abritait des logements non enregistrés loués via la plateforme la semaine dernière.
Dans la foulée, la ministre Caroline Proulx avait promis de serrer davantage la réglementation autour des locations de courte durée illégale.
Mme Proulx s’est dite «satisfaite de la décision d’Airbnb» de se conformer à la législation précisant qu’elle l’avait «exigé» lors de leur rencontre.
«Je demande également aux autres plateformes de s’y conformer. Je reste toutefois ferme sur mon intention de resserrer la Loi sur l’hébergement touristique», a-t-elle ajouté.
Rappelons toutefois que ce n’est pas parce qu’une entreprise a obtenu son autorisation de la CITQ qu’elle offre des chambres sécuritaires.
Vendredi, le Journal révélait qu’une auberge du Vieux-Montréal dûment enregistrée auprès du ministère du Tourisme louait des chambres sans fenêtres et sans gicleurs.
Bien accueillie
La nouvelle a été somme toute bien accueillie.
Le député solidaire Andrés Fontecilla a qualifié cette annonce de «grande victoire».
«Dommage que ça ait pris un incendie tragique dans un AirBnb clandestin pour agir, mais il n’est jamais trop tard pour bien faire», a dit celui qui est aussi porte-parole en matière de logement pour Québec solidaire.
La mairesse de Montréal Valérie Plante a souligné que cette décision «s’imposait».
«Ce geste, ainsi que le resserrement des règles par le gouvernement du Québec, étaient nécessaires pour lutter contre les Airbnb illégaux et pour pallier la crise du logement», a-t-elle écrit sur Twitter.
Toutefois, certains demeurent sceptiques des nouvelles mesures.
«Si c’est vraiment ce qui se passe, c’est une très bonne nouvelle. Mais même si demain matin les Airbnb illégaux disparaissaient il y aurait encore des problèmes liés à l’hébergement touristique», affirme le porte-parole du Regroupement des comités logements et associations de locataires du Québec (RCLALQ), Cédric Dussault.
Il rappelle par exemple qu’il est légal d’évincer un locataire pour changer un immeuble résidentiel d’usage pour en faire une résidence de tourisme et la louer sur Airbnb.
«Il y a quand même des gens qui perdront leur logement, parce qu’à beaucoup d’endroits la réglementation le permet», dit-il.
- Avec l'Agence QMI