Les Québécois dominent chez eux en snowboard cross
Éliot Grondin et Audrey McManiman ont conclu au premier rang des qualifications
Les Québécois ont dominé, vendredi, la séance de qualifications de la Coupe du monde de snowboard cross disputée au Mont-Sainte-Anne.
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Les entraîneurs de l’équipe canadienne estimaient plus tôt cette semaine qu’il s’agissait d’un parcours qui convenait bien à Éliot Grondin et ils avaient vu juste.
Quant au principal intéressé, il préférait attendre les qualifications avant de se prononcer de façon définitive, mais il a acquiescé au verdict de ses coachs.
« J’aime bien le départ, a souligné le vice-champion olympique avec un léger sourire. Le départ est ma force. Si je peux réussir un aussi bon départ, samedi, lors de la course et continuer à pousser, ça va être possible que je me maintienne à l’avant, du départ à l’arrivée. »
Avec le dossard numéro un, Grondin aura le privilège de choisir la bonne porte à chaque course dans le tableau éliminatoire de 32 coureurs.
Au-delà du départ, Grondin était ravi du parcours dans son ensemble.
« C’est le plus beau parcours de la saison. J’espère que le Mont-Sainte-Anne va devenir un arrêt annuel. C’est le souhait aussi de tous les coureurs. »
Même s’il dispute une première Coupe du monde à la maison, le planchiste beauceron veut conserver sa routine.
« Je n’ai pas ressenti d’émotions particulières quand j’ai pris le départ. Oui, je suis à la maison, mais je me prépare comme si nous étions en Europe. »
La présence de jeunes de l’équipe du Québec lui a rappelé de bons souvenirs : quand il se pointait à Stoneham dans les années 2010 pour assister à la Coupe du monde. « Si je suis rendu ici maintenant, c’est que je suis allé voir plus jeune des courses à Stoneham, a-t-il affirmé. J’avais des étoiles dans les yeux quand je voyais Dominique Maltais. J’ai croisé Dom plus tôt. J’espère que je peux inspirer le plus de jeunes possible. »
Une première pour McManiman
Ne voulant pas être en reste de son compatriote, Audrey McManiman a elle aussi dominé la séance de qualifications. Elle affichait son plus beau sourire quand elle a rencontré les médias.
« C’est la première fois que je termine au premier rang en qualifications, a-t-elle indiqué. Je suis vraiment contente et c’est vraiment excitant de porter le dossard numéro un. »
« Je savais que j’avais une chance de réussir un bon temps parce qu’ils avaient arrangé le parcours après la qualification des hommes et que j’étais la première à partir, mais je ne pensais pas terminer au premier rang, poursuit l’étudiante en kinésiologie à l’Université Laval. J’avais la piste parfaite pour réussir un bon temps. »
Une descente parfaite ?
« J’ai commis deux petites erreurs. La neige était collante et j’ai laissé aller ma planche. Il me fallait éviter d’être trop agressive dans les virages. Je me suis concentrée à effectuer des virages en douceur. » Le départ étant crucial, les athlètes devaient tout donner dans les premiers instants de la course.
« On n’avait pas le droit à l’erreur, a expliqué la seule Canadienne à se glisser dans le Top 16. Il y a de bons trous et c’est possible que tu manques de vitesse si tu manques de synchronisme ou rates les transitions. C’est un départ plus technique qu’au championnat mondial. »
Un Italien dans le clan du Canada
BEAUPRÉ | Le goût de l’aventure a permis à Snowboard Canada de mettre la main sur un coentraîneur-chef de renom qui a travaillé avec un quadruple champion mondial et un médaillé olympique au cours de sa carrière.
Olympien aux Jeux de 2006 à Turin et de 2010 à Vancouver et fort d’une carrière de 11 ans sur le circuit de la Coupe du monde, l’Italien Simone Malusa s’est tourné vers le coaching au moment d’accrocher sa planche.
Il a notamment dirigé les Espagnols Lucas Eguibar qui a remporté le championnat mondial à quatre reprises et Regino Hernandez vainqueur du bronze aux Jeux de Pyeongchang en 2018. « Je voulais vivre une culture différente, a souligné Malusa pour expliquer sa décision de se joindre à l’équipe canadienne en juin dernier. La dynamique est plus facile en Europe en raison de la logistique et des déplacements qui sont plus simples et je voulais voir comment je pouvais faire progresser une équipe nord-américaine. »
De retour l’an prochain
Malusa partage les commandes avec l’ex-olympienne Maëlle Ricker. L’Italien de 49 ans est heureux de cette première saison. « C’est un défi que je voulais relever depuis des années, a-t-il souligné dans un excellent français. Il y a beaucoup de logistique et le Canada mérite vraiment ses bons résultats. »
« Je serai de retour l’an prochain pour mener à bien notre gros projet, de poursuivre Malusa. Ce gros projet est de remporter des médailles aux Jeux de Milan-Cortina en 2026. »
Malusa pourrait ainsi participer aux Jeux dans son pays natal sous les couleurs canadiennes. « Le job, c’est le job, a-t-il résumé. Quand j’accepte un défi, ça devient mon pays. C’est rigolo parce que j’ai toujours eu de bons résultats au Canada comme coureur. Je me souviens d’une victoire à Whistler. J’ai de bons souvenirs du Canada. »
Pas inquiet pour Grondin
Malusa n’est aucunement inquiet pour Éliot Grondin qui a connu une saison en dents de scie après avoir remporté deux médailles aux Jeux olympiques de Pékin en février 2022.
« Son talent reste le même. Dans une année postolympique où la motivation est plus difficile, Éliot a vécu des épisodes à quatre ou cinq courses (accrochages) et a dû s’adapter à du nouveau matériel. » Fâché après les événements, Grondin comprend la décision de la FIS.
« Je comprends la décision qui a respecté la règle, mais la règle n’est pas bien écrite. On a parfois besoin d’un incident comme ça pour que les gens se réveillent. Notre réunion de mercredi va aider à changer des choses. »