Pas de gicleurs, fausses fenêtres: d’autres Airbnb dangereux chez le même proprio
Des chambres non conformes sont encore à louer dans des immeubles d’Emile-Haim Benamor
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Le propriétaire du bâtiment où au moins quatre personnes sont mortes dans un incendie tragique la semaine dernière possède d’autres immeubles affichant des chambres sur Airbnb qui sont «dangereux» et «non conformes» dans le Vieux-Montréal, selon une enquête du Journal.
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Nos représentants ont pu louer facilement une chambre sans fenêtre semblable à celle où la jeune Charlie Lacroix est morte dans un tragique incendie dans le Vieux-Montréal la semaine dernière.
L’unité possède de fausses fenêtres qui ne s’ouvrent pas et aucun gicleur.
«Une chambre sans fenêtre et sans gicleur est très problématique et donne bien moins de chance de survie à l’occupant», explique Martin Nobert, président de l’Association des techniciens en prévention incendie du Québec (ATPIQ), en ajoutant qu’en cas d’incendie, l’immeuble est aussi «dangereux» dans ces conditions.
L’auberge où se trouve cette chambre, nommée «Le 402», affiche deux chambres sur Airbnb sans fenêtre.
Mais l’immeuble patrimonial du Vieux-Montréal dans lequel se trouve cette chambre appartient à l’avocat Emile-Haim Benamor. Dans ce cas, comme dans le suivant plus loin, l’hôte Airbnb n’était pas Me Benamor lui-même. Toutefois, impossible de savoir s’il était locataire en bonne et due forme.
Me Benamor est aussi propriétaire de l’immeuble de la place D’Youville où a eu lieu l’incendie funeste jeudi dernier.
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Contre le code
«C’est préoccupant. Avec un immeuble de trois étages et moins comme celui de l’auberge, il faut obligatoirement une fenêtre par chambre selon le Code de construction du Québec», confirme Martin Nobert, président de l’Association des techniciens en prévention incendie du Québec (ATPIQ).
«On sait que c’est très rare, les décès dans les bâtiments giclés, explique M. Nobert. Avec des gicleurs, on a un taux d’efficacité de 98% pour éteindre des feux, mais ils sont seulement obligatoires dans des bâtiments résidentiels de plus de trois étages.»
Malgré ces lacunes de sécurité, l’auberge a obtenu tous les permis auprès de Montréal et de Québec afin d’opérer légalement un établissement de tourisme.
Sortie de secours clouée
Le Journal a aussi loué sur Airbnb un logement problématique dans un autre immeuble appartenant à Emile-Haim Benamor, au 423, avenue Viger. Il se trouve dans une zone où la location à court terme est illégale.
L’issue de secours de cette chambre n’était pas fonctionnelle en raison du grillage antivol cloué au mur extérieur. Le verrou rouillé empêchait aussi de l’ouvrir, malgré plusieurs essais.
«Ce qu’on permet, c’est un grillage qu’on peut facilement ouvrir de l’intérieur. Sinon, c’est contraire à l’esprit du Code du bâtiment. Si on vient pour secourir la personne, les pompiers vont mettre énormément de temps pour l’extraire», commente Martin Nobert.
Contactée à ce sujet, la plateforme Airbnb rappelle qu’elle exige «que tous ses hôtes respectent les lois et réglementations locales».
L’avocat de M. Benamor, Alexandre Bergevin, a indiqué jeudi au Journal «manquer de temps» pour répondre à nos questions. Quant à la Ville de Montréal, elle n’avait pas répondu à nos demandes au moment de publier ce texte.
