CH-Sabres: un autre joueur de la LNH refuse de participer à la soirée de la fierté LGBTQ+
Le défenseur des Sabres dit craindre pour sa sécurité et celle de sa famille
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BUFFALO | Les soirées en soutien à la communauté LGBTQ+ dans la LNH n’ont jamais autant fait jaser que cette saison. Lundi soir, ce sera au tour des Sabres de Buffalo, par l’entremise du défenseur Ilya Lyubushkin, d’ajouter une page à ce feuilleton.
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Citant une loi anti-homosexuelle du Kremlin lui faisant craindre pour sa sécurité et celle des membres de sa famille habitant en Russie, l’arrière de 28 ans a annoncé qu’il refusait de participer à la période d’échauffement précédant l’affrontement contre le Canadien.
Bien que ce choix ait soulevé la controverse, dans le vestiaire des Sabres, on s’est rapidement porté à sa défense.
« On le soutient dans sa décision et on veut s’assurer qu’il se sente à l’aise », a indiqué Kyle Okposo, le capitaine des Sabres.
« En tant qu’Américain et que Nord-Américain, je ne crois pas que l’on puisse comprendre le processus décisionnel dans lequel il se trouve. Je ne crois pas que ça que ce soit approprié de le juger, a-t-il ajouté. Passer un jugement sans comprendre la portée complète de sa décision ne serait pas très avisé. »
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Des conversations à tenir
Né d’un père originaire du Nigéria, Okposo a grandi en étant lui-même la cible de propos discriminatoires. Son ascension dans le monde du hockey a été parsemée d’épisodes racistes. Il est bien placé pour comprendre les notions d’inclusivité.
« J’ai déjà parlé des défis que j’ai dû traverser dans ma vie, a-t-il souligné. Tu veux être sûr que tout le monde se sente accepté. C’est une chose sur laquelle on travaille encore en tant que société. C’est également le cas dans la communauté du hockey. On doit continuer d’avoir ces conversations pour s’améliorer. »
Le forfait de Lyubushkinun pour cette période d’échauffement est autre accroc à l’image de la LNH et la culture du hockey, perçue par plusieurs comme n’étant pas inclusive.
« Je ne suis pas d’accord, a martelé Rasmus Dahlin. La vision que les gens ont du hockey est fausse. On est tous comme des frères et chacun de nous peut être comme il le souhaite. Personne n’émet de jugement. Nous sommes de bonnes personnes. »
Le nom de Lyubushkin s’ajoute à celui d’une liste de plus en plus nombreuse de joueurs qui refusent, pour différents motifs, de participer à ces soirées. Ivan Provorov des Flyers, a ouvert la voie. Il a été suivi de James Reimer des Sharks ainsi que d’Eric et Marc Staal des Panthers.
Quant à eux, les Rangers, le Wild et les Blackhawks ont simplement choisi d’annuler leur soirée.
Un problème pour Gurianov?
Chez le Canadien, on a déjà confirmé que la soirée de la fierté aura bel et bien lieu, comme prévu, le 6 avril lors de la visite des Capitals de Washington. Reste à savoir si tous les joueurs emboîteront le pas.
Denis Gurianov, le seul joueur russe du Canadien, pourrait-il soulever des motifs religieux ou des craintes de représailles pour se soustraire à cette soirée? Ça reste à voir. Mais pour l’instant, le sujet n’a pas encore été amené dans l’entourage des joueurs.
« On n’a pas parlé de ça avec lui (Gurianov), a déclaré David Savard. Pour moi, il faut montrer que tout le monde est accepté. C’est une journée importante pour le hockey. Il faut montrer notre soutien à cette communauté. »