Forte opposition à la nouvelle hausse de la taxe sur l’alcool à venir le 1er avril
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OTTAWA | La Fédération canadienne des contribuables (FCC) somme le gouvernement fédéral d’annuler la hausse de la taxe sur l’alcool, comme le réclament la majorité des élus fédéraux.
Alors que le Canada est déjà le pays qui taxe le plus les boissons alcoolisées, le 1er avril, la taxe fédérale sur l’alcool bondira encore de 6,3%. Ce sera la plus forte hausse jamais enregistrée. Les taxes représentent déjà 50% du prix de la bière, 65% du prix du vin et 75% du prix des spiritueux.
La semaine dernière, le Parlement a voté massivement en faveur d’une motion parrainée par le chef de l’opposition, Pierre Poilievre, réclamant au «gouvernement d’annuler l’augmentation de la taxe sur la bière, le vin et les spiritueux prévue pour le 1er avril 2023».
«Justin Trudeau doit écouter les Canadiens et les députés et annuler cette hausse de taxe antidémocratique qui ne fait qu’augmenter le coût de la vie alors que les contribuables ont du mal à joindre les deux bouts», a déclaré Nicolas Gagnon, directeur Québec pour la FCC.
En magasin les consommateurs ressentiront une légère hausse de moins de 1 cent par cannette de bière, un peu plus de 4 cent par litre de vin ou 3 cent sur une bouteille de 750 ml, calcule l’Agence du revenu du Canada.
Un poids pour les restaurateurs
Mais la FCC s’inquiète surtout pour le secteur de la restauration, déjà durement éprouvé par la pandémie. L’industrie a d’ores et déjà prévenu que cette hausse de taxe pourrait entraîner la fermeture de certains bars et restaurants.
D’après Restaurants Canada, la hausse coûtera à l’industrie canadienne de la restauration environ 750 M$ par an, et environ 30 000$ par an en moyenne à un restaurant décontracté.
Avec l’augmentation du prix des matières premières, les restaurateurs sont déjà en train de jongler avec leurs menus afin de maintenir une offre abordable.
«Y vont-tu nous lâcher un moment donné?» demande Maxime Gagné, du restaurant Mitch Deli à Montréal.
En restauration, souligne-t-il, les marges bénéficiaires sont minces dans le cas de la nourriture et un peu meilleures dans le cas de l’alcool.
«C’est un mince équilibre à revoir constamment», décrit pour sa part Yann Charbonney, partenaire d’affaires de Maxime Gagné et aussi copropriétaire de la pizzéria Geppetto, rue Beaubien, à Montréal.
La hausse de 6,3 % de la taxe fédérale sera «assurément» ajoutée au calcul. «On n’a pas le choix d’en refiler une partie aux clients», dit-il.
Et son collègue Gagné d’ajouter: «Le jour où on va se mettre millionnaire avec un restaurant, il va pleuvoir des sécheuses.»