Le zizi a mis le cerveau K.-O.
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La nature est bien faite. Afin de s’assurer que les espèces vivantes vont se reproduire, donc que la vie va continuer de générer de la vie, chaque individu est doté d’une pulsion primitive extrêmement puissante qui le pousse à s’accoupler.
Non seulement ça, mais l’acte de s’accoupler lui procurera une formidable jouissance !
Qui le plongera dans un état de totale plénitude !
Et qui calmera, pendant quelques secondes, toutes ses angoisses !
Lui donnant l’impression d’être immortel !
C’est pas génial, ça ?
On ne pouvait imaginer meilleur truc pour assurer la pérennité des espèces.
NOTRE GICLEUR EST BRISÉ
Le hic est que pour vivre en société, cette pulsion doit être domptée.
Sinon, les êtres humains passeraient leur temps à copuler n’importe où, n’importe quand, avec n’importe qui.
Alors on a inventé la culture et la religion.
Un ensemble de règles qui nous dictent ce qu’on peut faire et ce qu’on ne peut pas faire.
Et qui fonctionnent comme une sorte d’autorégulateur.
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Tes pulsions sexuelles bouillonnent et menacent de prendre le contrôle de tout ton être ?
Tu mets le couvercle de la culture et de la religion sur la marmite qu’est ton corps, et ton instinct, soudainement, se refroidit. Ça empêche les débordements.
C’est comme un gicleur.
Quand la température de ton désir grimpe en flèche, menaçant de mettre le feu à ta raison et d’embraser ton corps tout entier, ton cerveau jette une douche froide sur ton désir, et tu retrouves soudainement ton sang-froid.
Ce qui permet à la société de fonctionner.
Malheureusement, depuis quelques années, notre système de gicleur fonctionne mal.
Comme un Airbnb qui n’a pas été inspecté depuis longtemps.
La religion a pris le bord, et la culture est de plus en plus permissive.
La censure est toujours bien en vie, mais elle a abandonné peu à peu le domaine de la sexualité pour s’intéresser au merveilleux monde des idées.
En d’autres mots : les interdictions visent de moins en moins le zizi et de plus en plus le cerveau.
RAISON CONTRE INSTINCT
De tout temps, l’homme a été le terrain d’un combat sans merci que se livraient, dans son corps, la raison et l’instinct.
La culture et les pulsions.
Le cerveau et le zizi.
Or, depuis quelque temps, on a l’impression que le zizi est en train de gagner.
Pas une journée sans qu’on lise des histoires épouvantables d’incestes, d’agressions d’enfants, de viols et d’inconduites sexuelles en tous genres.
Ça pullule, littéralement. Et dans tous les milieux, toutes les tranches d’âge.
Coudonc, les gars sont-ils en train de perdre le contrôle de leur organe ?
Personne ne s’ennuie du temps où la religion étouffait notre sexualité et où la moindre vue d’un téton au cinéma causait un scandale.
Mais qu’est-il arrivé à notre gicleur intérieur ? À notre système de « refroidissement des pulsions » ?
Pour utiliser des termes freudiens, c’est comme si le « sur-moi » avait capitulé devant le « ça ».
De plus en plus de gars ressemblent à des zizis sur deux pattes.
Que s’est-il passé ?
« Un homme, ça s’empêche », disait le père d’Albert Camus.
Eh bien, on dirait que « ça s’empêche » de moins en moins.