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L’ex-maire de Chambly Denis Lavoie arrêté par l’UPAC

Il est accusé d’abus de confiance et d’entrave à la justice

Denis Lavoie maire de Chambly
Photo Éric Thibault, archives du Journal

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L’ex-maire de Chambly Denis Lavoie a été arrêté par l’Unité permanente anticorruption (UPAC) mardi, lui qui est soupçonné de s’être ingéré dans la gestion de la cour municipale de sa ville.

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Le coloré ex-maire de 62 ans a souvent défrayé les manchettes, notamment pour des prises de bec avec des citoyens au conseil municipal, mais aussi parce que l’UPAC enquêtait sur lui depuis 2018, ou encore parce que Québec lui reprochait une kyrielle de manquements à son code d’éthique. 

Sa ville avait même été placée sous tutelle en février 2019, après que la police eut perquisitionné l’hôtel de ville.

Mais cette fois, l’ex-maire a rendez-vous dans les lignes majeures. C’est à la justice criminelle qu’il devra faire face. Il est accusé d’abus de confiance et d’entrave à la justice, pour des gestes qui seraient survenus entre janvier 2016 et mai 2019.

«Il aurait tenté d’entraver, de détourner ou de contrecarrer le cours de la justice à la Cour municipale de la ville de Chambly», explique Mathieu Galarneau, porte-parole de l’UPAC.

«Sept ans d’enquête pour arriver à un seul événement», a ironisé mardi l’ex-maire en entrevue, lorsque nous l’avons joint au téléphone dans les heures suivant sa sortie du poste de police.

«Pas de menottes»

Convaincu qu’il n’a rien à se reprocher, M. Lavoie n’a pas été avare de commentaires. «Ils ne m’ont pas mis les menottes, là», a-t-il raconté.

L’ex-maire, lui-même un ancien policier, indique s’être rendu par lui-même pour rencontrer les enquêteurs mardi après que ces derniers l’ont appelé. C’est lors de cette rencontre «de deux heures» qu’il a appris les accusations auxquelles il fait face.

Selon lui, on lui reprocherait d’avoir fait pression pour que la Cour municipale de Chambly ne traite plus les constats d’infraction émis par la Régie intermunicipale de police Richelieu Saint-Laurent.

Les événements se seraient produits dans le cadre des négociations sur le renouvellement du mandat de la Régie sur le territoire de Chambly.

«J’ai fait respecter la résolution du conseil de ville, qui disait que la régie de police n’avait plus de statut juridique dans la ville de Chambly», a-t-il fait valoir.

Au fil des années, M. Lavoie a notamment voulu que Chambly se dote de sa propre police locale, sans succès. Puis, il a souhaité la création d’un poste de proximité sur son territoire.

Bien qu’il soit accusé d’abus de confiance, l’ex-maire ajoute qu’«il n’y a pas [eu] de contrepartie» en échange des interventions qu’il a pu faire auprès de la Cour municipale.

Il assure également que les accusations auxquelles il fait face n’ont rien à voir avec les détournements de fonds publics qui lui ont été reprochés par la Commission municipale du Québec dans une liste de 45 manquements, en 2020.

Mandat tumultueux

  • Élu maire de Chambly en 2005.
  • Visé à partir d’avril 2018 par l’enquête « Parabole » de l’UPAC sur des allégations d’abus de confiance.
  • Son administration a été visée par des perquisitions de l’UPAC en février 2019. Le jour même, la ministre des Affaires municipales a placé la ville sous tutelle.
  • Il a démissionné en avril 2019.
  • En mai 2020, la Commission municipale du Québec lui a reproché 45 manquements à son code d’éthique, dont l’utilisation de fonds publics pour son profit personnel, de l’ingérence dans l’émission de permis et des actes d’intimidation.
  • L’affaire s’est soldée par une entente hors cours, dans le cadre de laquelle les accusations ont été retirées et M. Lavoie s’est engagé à ne pas se présenter en politique municipale pour une période de cinq ans.
  • Arrêté par l’UPAC le 28 mars 2023
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