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«La fin justifie les moyens»: condamnée à payer 35 000$ à la nouvelle compagne de son ex-conjoint pour avoir partagé une photo intime

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Une femme «machiavélique» de la Rive-Nord qui s’était introduite dans le compte Facebook de son ex-conjoint a été condamnée à verser 35 000$ à la nouvelle compagne de ce dernier pour avoir partagé une photo intime d’elle avec des personnes de son entourage, comme ses voisins et ses collègues de travail.

«Il ne fait aucun doute pour le tribunal que l’atteinte était intentionnelle et a été faite dans le but précis de nuire à [...] la belle-mère de ses enfants», soutient la juge Chantale Beaudin, dans une récente décision.  

L’histoire malheureuse remonte au début de l’année 2019.  

La victime de cette affaire, que Le Journal préfère ne pas identifier en raison des préjudices qu’elle a déjà subis, a vu sa vie être chamboulée quand plusieurs personnes qu’elle connaît l’ont contactée concernant une lettre qu’elles venaient de recevoir.  

Dans l’enveloppe, où on pouvait lire «Joyeuse Fêtes!!!», se trouvait une photo d’elle nue, qu’elle avait fait parvenir à son conjoint dans un contexte privé.

«Elle sent qu’on attaque sa réputation face à ses nouveaux voisins. Elle sent qu’on l’attaque à son travail. Elle sent qu’on l’attaque dans sa relation avec son frère et avec le père de son fils. Elle est touchée dans toutes les sphères de sa vie. Qu’il s’agisse de l’endroit où elle habite, sa famille ou son travail», décrit la juge Beaudin.

Le choix des destinataires et la façon de procéder «démontrent l’aspect machiavélique du geste», ajoute-t-elle. 

« [La victime] a de la difficulté à croire qu’elle se retrouve dans cette situation. Elle tente de rationaliser, elle se dit qu’elle n’a pas à avoir honte d’avoir échangé cette photo avec son conjoint et que la honte provient de la diffusion. Malgré tout, elle relate développer de l’hypervigilance et de la paranoïa», souligne la décision.

14 intrusions non autorisées

La victime a porté plainte à la police et une enquête a été menée pour comprendre comment la photo a pu se retrouver entre les mains de la personne qui l’a partagée. 

«La preuve démontre l’intrusion non autorisée à au moins 14 reprises» par l’ex au compte Facebook du nouveau conjoint de la plaignante.  

C’est que celle-ci connaissait le mot de passe du compte.  

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Or, au procès, celle-ci s’est défendue des allégations, disant n’avoir rien à se reprocher dans cette histoire. Elle a seulement admis avoir « regardé les conversations » sur le compte Messenger de son ex, mais soutenait ne pas connaitre l'existence de la photo intime.

Atteinte à l’intimité

«[Son témoignage] comporte de nombreuses contradictions et invraisemblances», estime la juge. 

«Le tribunal estime que la preuve démontre de façon prépondérante que [la défenderesse] éprouve de l’antipathie, de l’animosité et du ressentiment à l’égard de [la victime], qu’elle considère comme un obstacle entravant sa relation avec ses fils», ajoute-t-elle. 

Devant l’«atteinte à son intimité la plus profonde», la juge l’a donc condamnée à verser 35 000$ à la femme.  

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