/news/currentevents
Publicité

Lutte à l’extorsion: les policiers veulent mettre fin à la vague de menaces contre les commerçants

Plusieurs établissements appartenant à des gens de la communauté arabe ont été victime de gestes violents

Le restaurant Nuits de Beyrouth, sur le boulevard Curé-Labelle, à Laval, a été la cible d’un incendie suspect au début de mars, la troisième fois en quelques mois. Un objet incendiaire a été lancé à travers la vitrine du restaurant. Selon nos sources, l’attentat serait relié à une vague d’intimidation qui touche les commerces de la communauté arabe.
Le restaurant Nuits de Beyrouth, sur le boulevard Curé-Labelle, à Laval, a été la cible d’un incendie suspect au début de mars, la troisième fois en quelques mois. Un objet incendiaire a été lancé à travers la vitrine du restaurant. Selon nos sources, l’attentat serait relié à une vague d’intimidation qui touche les commerces de la communauté arabe. Photo Agence QMI, Erik Peters


Les policiers lancent une offensive contre les criminels qui s’adonnent à de l’extorsion et à des attaques contre des commerces, qui ont été touchés par au moins 67 événements violents depuis la dernière année à Montréal, à Laval et sur la Rive-Nord.

«Pour nous, c’est tolérance zéro. On ne va pas tolérer que nos commerçants se fassent menacer ou intimider, ou qu’il y ait des actes de violence commis envers eux ou leurs commerces», lance Kimon Christopoulos, inspecteur à la division des crimes majeurs de la police de Laval. 

Devant l’ampleur du phénomène d’extorsion, les policiers lavallois ont décidé d’unir leurs forces avec celles des policiers de Montréal et de la Sûreté du Québec, afin de mettre en place le projet Mèche. 

Depuis un an, plusieurs commerçants ont été victimes de menaces, d’agressions armées, d’incendies criminels, d’extorsion ou encore de décharges d’arme à feu dans leurs vitrines. 

La grande majorité des personnes visées sont «issues de la communauté arabe», a précisé l’inspecteur Christopoulos, qui est le coordonnateur du projet. 

Argent exigé

«Ce qu’on a constaté, c’est que le crime organisé du Proche et du Moyen-Orient, et les gangs de rues qui sont derrière ça», a-t-il indiqué, sans vouloir donner davantage de détails, afin de ne pas nuire à des procédures judiciaires et à des enquêtes en cours. 

Mais, selon nos informations, le modus operandi était fort simple. Des propriétaires de commerce se font approcher par des individus du monde interlope, qui exigent une somme d’argent, en échange d’un soi-disant service de protection.

Lorsqu’ils refusent de payer les individus criminalisés, ces derniers les menacent de mort et laissent planer la possibilité que l’établissement soit incendié.

  • Écoutez l’entrevue avec Kimon Christopoulos à l’émission de Richard Martineau via QUB radio:  

«Nous les avons à l’œil»

Pour l’instant, les autorités ont passé les menottes à 19 individus en lien avec ce type d’événements. Les accusations sont variées: possession d’arme et de munitions, extorsion, agression armée, incendie criminel, possession de stupéfiants et non-respect des conditions. 

L’inspecteur Christopoulos a bon espoir que le projet Mèche pourra donner encore plus de résultats. Des arrestations additionnelles pourraient avoir lieu au cours des prochaines semaines, prévient-il.

«Le message qu’on a pour ceux qui s’en prennent à nos commerçants, c’est que nous les avons à l’œil», lance Kimon Christopoulos.

«On le sait, poursuit-il, que les gangs de rue sont utilisés pour faire les jobs [de bras]. Mais on travaille à tous les niveaux. Ce n’est pas parce que quelqu’un est plus haut dans la hiérarchie qu’il doit être confortable.»

Ils sont apeurés

Bien qu’elle comprenne que les victimes puissent être apeurées, la police dit espérer obtenir leur collaboration et les encourage à partager de l’information, même anonymement. 

«Les commerçants sont nos yeux et nos oreilles, ils doivent collaborer, rapporter les événements et ne pas le garder pour eux», souligne l’inspecteur. 

Afin de rassurer la population, les policiers vont faire preuve de visibilité en postant des auto-patrouilles dans les secteurs principalement ciblés par les bandits. 

«Mais ça se peut aussi qu’on déploie 14-15-16 policiers en véhicules banalisés, pour couvrir ces secteurs, un peu partout. On veut faire face à cette vague de violence et y mettre fin», illustre Kimon Christopoulos.

Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?

Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs?

Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.







Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.