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Des poupées «miracles» pour les patients atteints d’Alzheimer

thérapie poupée
Photo Audrey Robitaille

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Un CHSLD de Sainte-Anne-de-Bellevue change le quotidien d’anciens combattants souffrant de démence grâce à la thérapie par la poupée, une approche encore méconnue au Québec.

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Jean-Paul Spénard, 98 ans, porte encore fièrement ses médailles de vétéran, malgré sa perte d’autonomie avancée. C’est qu’il a revêtu ses plus beaux habits pour le passage du Journal, en ce vendredi matin.

«Bercer la poupée lui rappelle, entre autres, l’époque où il élevait sa fille. C’est beaucoup d’émotions», explique Louise Vendette, l’instigatrice du projet.

C’est à l’hôpital Saint-Anne, où elle travaille depuis 20 ans, que l’infirmière en psychogériatrie a instauré cette nouvelle approche en utilisant des poupées réalistes qui ressemblent à de véritables bébés. 

«J’ai graduellement commencé à offrir des formations à plusieurs membres du personnel ayant des contacts avec les résidents, comme des travailleuses sociales, des préposées aux bénéficiaires et des techniciennes en loisirs», souligne Mme Vendette.

Aujourd’hui, à l’hôpital Saint-Anne, des poupées sont disponibles sur tous les étages de l’établissement, ajoute-t-elle fièrement.

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Photo Audrey Robitaille

Des poupées réalistes

Le temps de confection d’une poupée varie entre 30 et 50 heures, selon Mme Vendette. Il est possible de choisir entre deux types de poupées, soit les poupées rigides et les poupées câlins, destinées aux patients atteints de troubles cognitifs. 

Les poupées sont peintes à la main, de la racine des cheveux jusqu’aux orteils, afin d’en faciliter le nettoyage. Certaines ont les yeux fermés, ce qui encourage le patient à se calmer et à bercer tendrement le bébé, alors que d’autres ont les yeux grands ouverts et un sourire béat qui mettent un baume sur le cœur des résidents.

Une thérapie efficace

«Il ne s’agit pas d’infantiliser les personnes âgées, comme la croyance populaire l’indique, mais de les aider à éveiller leurs souvenirs liés à l’enfance et à la famille et à les verbaliser», affirme Louise Vendette.

Or, pour que la thérapie par la poupée soit efficace, il est essentiel de la présenter de la bonne manière. C’est pourquoi il est primordial que l’intervenant soit formé avant d’utiliser la poupée avec un patient.

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Photo Audrey Robitaille

«La poupée peut redonner à la personne souffrant de démence la possibilité de reprendre un rôle familier qui l’identifiait fortement dans le passé, comme celui de père ou de mère, par exemple», ajoute-t-elle.

Ainsi, un patient qui souffre de mutisme depuis des années peut soudainement chanter des berceuses, tout comme une personne atteinte d’Alzheimer peut se souvenir de la naissance de son enfant.

«Ça permet aux personnes âgées de verbaliser leurs souvenirs, leur parcours de vie et apporter du réconfort et du bonheur», indique l’infirmière.

Louise Vendette espère implanter cette approche dans d’autres CHSLD au Québec dans les prochaines années. Une rencontre avec la députée de la CAQ Marilyne Picard a d’ailleurs déjà eu lieu pour proposer le projet.

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