/news/currentevents

Huit morts à Akwesasne: «C’est probablement la pire noyade vécue chez nous»

Ce drame serait sans précédent dans l’histoire du Québec

Coup d'oeil sur cet article

Le drame d’Akwesasne qui a fait au moins huit victimes cette semaine dans le fleuve Saint-Laurent serait une des pires noyades mortelles de l’histoire du Québec.

• À lire aussi: Akwesasne: deux nouveaux corps retrouvés par les autorités

• À lire aussi: Akwesasne : «Inimaginable» ce que ces familles ont vécu, dit Trudeau

• À lire aussi: Corps repêchés: les policiers d'Akwesasne avaient averti les migrants du danger

«Je suis ça depuis 40 ans. C’est probablement la pire noyade vécue chez nous. C’est très préoccupant et on espère qu'il n'y en aura pas d’autres», témoigne avec émotions Raynald Hawkins, directeur général de la Société de sauvetage. 

Ses yeux sont rivés sur les nouvelles depuis que les autorités ont annoncé jeudi soir que huit corps, dont deux enfants, ont été repêchés du fleuve glacial. Ils se trouvaient du côté québécois de la réserve d’Akwesasne. 

MAXIME DELAND/AGENCE QMI

Il s’agirait de migrants d'origine roumaine et indienne qui voulaient vraisemblablement entrer illégalement aux États-Unis. 

CAPTURE D'ÉCRAN / TVA NOUVELLES / AGENCE QMI

«On entend souvent ce genre de drame avec les migrants dans la mer Méditerranée vers l’Europe. Mais là, ça me marque vraiment que ça se passe chez nous», explique M.Hawkins. 

Raynald Hawkins
Joël Lemay / Agence QMI
Raynald Hawkins

Peu de chance de survie

Selon le chef d'une caserne de pompiers d’Akwesasne, Sturge Lazore, les victimes auraient navigué sur des vagues de trois à quatre pieds dans le Saint-Laurent. Certaines d’entre elles n’étaient d’ailleurs pas équipées d’un gilet de sauvetage.

«C’est vraiment une grande tragédie, confie Raynald Hawkins. Pour moi, il est clair que les chances de survie dans ces conditions étaient minces. Il faudra attendre l’enquête, mais je pense que les facteurs d’hypothermie et de noyade sont à l’origine du drame.»

Photo Agence QMI, Maxime Deland

Il note aussi que les migrants étaient probablement habillés chaudement pour traverser le fleuve en plein hiver. 

«On a tendance à surestimer notre capacité à savoir nager, même avec les vestes de flottaison. Les vêtements d’hiver, ça peut compliquer nos mouvements. On doit considérer son poids avec des vêtements mouillés. Rempli d’eau, c’est difficile de se maintenir à la surface», indique le directeur général de la Société de sauvetage. 

MAXIME DELAND/AGENCE QMI

Tragédie qui en rappelle une autre

Raynald Hawkins mentionne que ce naufrage lui rappelle un autre drame ayant fait six morts sur les eaux du lac Saint-Jean. Celui-ci est survenu en janvier 2020. 

À l’époque, cinq touristes français et leur guide québécois en motoneige ont carrément été «avalés» dans les eaux du lac. 

MAXIME DELAND/AGENCE QMI

«Quand j’ai vu la nouvelle à Akwesasne, je me suis dit que c’était une tragédie équivalente, voire pire. C’est tellement triste. Mais je me questionne vraiment sur la motivation de ces personnes à franchir un fleuve, même avec des vagues de trois ou quatre pieds de haut», laisse tomber M. Hawkins.

- Avec Nora T. Lamontagne


PRÉCISION

Grâce aux informations d'un lecteur, Le Journal a pu retracer une tragédie qui a fait une douzaine de victimes de noyade il y a plus de 50 ans dans la région de Godbout, sur la Côte-Nord.

En octobre 1970, douze travailleurs forestiers de 18 à 34 ans, dont quatre frères, avaient péri lors de la traversée du lac Achigan à bord d’une barque en aluminium.  

Les bûcherons originaires de la région de Matane se trouvaient dans ce secteur pour effectuer du déboisement sous les lignes de haute tension d’Hydro-Québec. 

Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.