Akwesasne: deux nouveaux corps retrouvés par les autorités
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AKWESASNE | Deux petites familles migrantes qui comptaient traverser le Saint-Laurent en quête d’une vie meilleure aux États-Unis ont péri lors d’une tragédie qui marquera les esprits dans la réserve mohawk.
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Vendredi, les corps d’une adulte et d’un enfant ont été retrouvés sur les berges marécageuses du fleuve, portant le total des victimes du naufrage à huit.
Les autorités croient que les passagers en provenance du Canada espéraient se rendre aux États-Unis par bateau pour éviter les services frontaliers.
Or, si la traversée ne prend que quelques minutes par temps clair, les vents forts et la neige fondante de mercredi l’auraient transformée en un enfer.
D’autant plus que les migrants étaient à bord d’une « toute petite » embarcation, qui n’était pas conçue pour transporter autant de gens, selon la police.
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« Là, l’eau est comme un miroir, mais [mercredi] il y avait des vagues de trois ou quatre pieds. Leur bateau n’a eu aucune chance », se désole Kevin Sturge Lazore, le capitaine des pompiers volontaires de la station 3 de Hogansburg-Akwesasne.
Selon nos informations, trois membres d’une famille de l’Inde ainsi qu’un père roumain et ses enfants de 3 ans et 1 an, nés au Canada, figurent parmi les victimes.
Ces morts tragiques surviennent moins d’une semaine après le durcissement de la frontière canado-américaine et la fermeture du chemin Roxham.
Le service de police d’Akwesasne a néanmoins balayé du revers de la main tout lien entre les deux événements, puisque les migrants quittaient le Canada.
Il n’en reste pas moins que la petite communauté mohawk se retrouve à l’avant-scène de la crise migratoire, alors que 80 personnes y ont été interceptées depuis janvier.
« On est comme coincés au milieu, avec tout le trauma et le travail que ça implique », laisse tomber M. Sturge Lazore.
Pure cupidité
Vendredi, le calme qui régnait habituellement dans la petite communauté autochtone était troublé par le bruit des hélicoptères et la présence de nombreux journalistes.
« Tous ces morts, c’est le résultat de la cupidité », s’emporte Richard Oddo, qui allait porter son petit-fils à l’école tout près des lieux du drame vendredi matin.
« La nouvelle m’a choqué, mais je ne peux pas dire qu’elle m’ait surpris », renchérit Ateronhiatakon Boots, un aîné mohawk.
C’est que depuis des décennies, Akwesasne est une plaque tournante de la contrebande, vu sa situation géographique particulière entre deux provinces et un État américain. la Sécurité publique à Québec et Ottawa, ont rapidement réagi sur Twitter vendredi matin.
« C’est monnaie courante pour nous ici. [...] On sait que c’est facilité par des gens d’ici, souvent des jeunes vulnérables qui sont attirés par l’appât du gain », a souligné en conférence de presse le chef du Service de police mohawk d’Akwesasne, Shawn Dulude.
Résultat, les nombreux petits quais et rampes de mise à l’eau sont utilisés autant par les pêcheurs que par les criminels.
Bateau bleu retrouvé
Par ailleurs, Casey Oakes, un homme de 30 ans originaire de la réserve, est aussi porté disparu depuis mercredi soir.
Certaines dépouilles ont été retrouvées à proximité d’une embarcation de plaisance bleue lui appartenant, et il a été vu quittant l’île Cornwall par bateau mercredi en soirée pour la dernière fois.
« M. Oakes est une personne qui nous intéresse, [mais] rien ne semble indiquer qu’il est lié à l’enquête sur les gens qui ont perdu la vie dans les eaux du fleuve », a toutefois précisé le chef Dulude.
– Avec Olivier Faucher
LES VICTIMES
- Florin Iordache
28 ans - Evelyn Iordache
3 ans - Eylen Iordache
1 an - Vidhiben Pravinkumar Chaudhari
23 ans - Pravinbhai Veljibhai Chaudhari
49 ans - Mitkumar Pravinbhai Chaudhari
20 ans - Deux autres victimes non identifiées