Après quatre ans loin des projecteurs, Philippe Brach revient (temporairement)
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Philippe Brach n’est pas l’artiste le plus pressé. Après une longue pause de quatre ans loin des projecteurs, et cinq ans et demi après Le silence des troupeaux, le musicien de 33 ans revient en surprise avec un nouvel album, Les gens qu’on aime. Mais il ne faudrait pas croire que Brach est de retour pour de bon. « Je vais aller faire des shows condensés pendant deux ans et après, je redeviens un fantôme ! » lance-t-il en riant.
Le vendredi 24 mars dernier, sans crier gare, Philippe Brach annonçait la sortie de son album pour la semaine suivante. La nouvelle avait de quoi surprendre, car on n’avait pas entendu parler de l’auteur-compositeur depuis... 2019 !
En octobre de cette année-là, Brach avait dit au Journal qu’il comptait s’éloigner de la musique « entre deux et quatre ans ». Il a tenu parole.
Durant ces quatre années de « pause », il est entre autres parti pendant quatre mois en Afrique. « Je suis allé en Tanzanie, en Éthiopie, à Djibouti et au Kenya », énumère-t-il.
Encore très actif dans le milieu, il a aussi fait de la mise en scène pour Yannick de Martino et Étienne Coppée, en plus de faire de la réalisation pour Velours Velours et de s’impliquer dans l’organisation du festival saguenéen La Noce.
« J’ai aussi travaillé dans des organismes communautaires et beaucoup de comités de jeunesse dans ma région éloignée dans les bois. »
Précipité et chargé
N’ayant pas touché sa guitare durant trois ans, Philippe Brach a ressenti une pulsion de créer un nouvel album en novembre dernier. Il a contacté ses musiciens le mois suivant et tout le monde entrait en studio le 9 janvier pour enregistrer les nouvelles pièces !
« Je leur avais chanté a capella les chansons sur Zoom deux semaines avant. Tout a été précipité ! » dit l’auteur-compositeur.
En écoutant le nouvel album, on retrouve le bon vieux Brach, qui commence le disque en disant : « Eille, les gens qu’on aime... vont tous mourir. Haha ! »
Plus loin, il n’hésite pas à refaire une version du Ô Canada, une composition qu’il a toujours aimée et qui comprend plusieurs niveaux de compréhension.
« L’album ne dure que 32 minutes, mais il est très chargé ! observe-t-il. Quand tu passes à travers la première fois, tu as vécu beaucoup de choses. Il y a une noyade, puis une bossa-nova qui s’est transformée en Strokes... [rires] ».
Après avoir remporté cinq Félix pour Le silence des troupeaux (dont celui de l’album de l’année – alternatif), Philippe Brach n’a pas trop d’attente quant à la réception qu’aura sa nouvelle galette.
« J’espère juste que le plus de monde possible va l’écouter. Après ça, ils en jugeront ce qu’ils veulent. Je suis très à l’aise à ce que le monde soit déçu et la critique aussi ! [rires]. »
Pas de conquête
Philippe Brach mentionne bien se plaire loin des projecteurs, dans le bois. « Je ne suis pas en mode conquête. Je ne tiens pas à faire ma Place Bell rapidement. »
Ainsi, il compte bien retourner travailler sur d’autres projets dans l’ombre, une fois la nouvelle tournée terminée. Mais il ne faut pas croire que l’auteur-compositeur voit ces dizaines de spectacles comme une tâche désagréable. Cette bête de scène invétérée admet plutôt s’être grandement ennuyée de ces rencontres ponctuelles avec le public.
« Ne pas faire de scène [pendant sa pause] a été le seul deuil que j’ai eu à faire. Je vivais très bien avec le fait de ne plus revenir publiquement et de travailler sur certains projets créatifs en arrière du rideau. [...] J’ai hâte de visiter ma province. J’ai le même dépaysement en Abitibi qu’en Europe. Dans les deux cas, je ne suis pas chez nous. Je suis juste content de retourner voir le monde. »
La nouvelle tournée commencera en septembre et déjà, Philippe Brach envisage présenter un spectacle concept, et unique, le 18 novembre, au MTelus à Montréal. « J’aimerais aussi que le dernier show de la tournée soit concept, comme la dernière fois. Et après ça, je vais repartir dans une bulle quelconque. »
L’album de Philippe Brach, Les gens qu’on aime, est sur le marché.