Bungalow : quand le rêve américain vire au cauchemar
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Qui n’a jamais entendu parler d’histoires de rénovations qui tournent mal ? Dans la comédie noire Bungalow, Guillaume Cyr et Sonia Cordeau incarnent un jeune couple dont le rêve d’acheter une première maison se transforme rapidement en cauchemar.
C’est un bungalow qui ne paie pas de mine, et en très mauvais état, que viennent d’acquérir Sarah (Sonia Cordeau) et Jonathan (Guillaume Cyr) à un prix très abordable. Même s’ils n’ont pas beaucoup d’argent dans leurs poches, les deux tourtereaux ont bien l’intention de transformer ce taudis en maison de leur rêve.
Mais malheureusement, leur manque de moyens financiers les forcera rapidement à faire des choix discutables et à prendre de mauvaises décisions. S’enfonçant de plus en plus dans le cercle vicieux des dettes et des travaux qui ne finissent plus, leur quotidien deviendra bientôt un enfer. Jusqu’où seront-ils prêts à aller pour sauver leur rêve et leur amour ?
La réalisatrice et coscénariste de Bungalow, Lawrence Côté-Collins, s’y connaît en rénovations. En plus d’avoir déjà réalisé des émissions de rénos, elle a grandi auprès de parents qui se spécialisaient dans les flips immobiliers.
« J’ai passé ma vie dans les rénos, relate la cinéaste, en entrevue au Journal. Quand j’étais jeune, mes parents achetaient des vieilles maisons, ils les détruisaient et les rénovaient pour les revendre un peu plus cher. Sur mes premières photos d’enfant, on me voit en couche avec des petites bottines de construction ! »
« Bref, j’ai grandi là-dedans. Ça fait partie de ma vie, et c’est mon univers. Je me suis souvent demandé pourquoi il y avait plein d’émissions de télé sur les rénos, mais qu’on ne voyait jamais de films là-dessus. Pourtant, les rénos sont souvent un cauchemar et rendent les relations de couple difficiles. Je trouvais que c’était un beau sujet pour une comédie. »
Humour grinçant
Ayant déjà travaillé dans le passé avec Lawrence Côté-Collins — pour le court métrage Score, sorti en 2011 — Guillaume Cyr était déjà familier avec l’humour grinçant de la réalisatrice.
« C’est mon genre d’humour préféré, admet l’acteur de 41 ans. Les personnages vivent des choses dramatiques, mais les situations sont tellement épouvantables et exagérées que ça devient drôle. Même que parfois, sur le plateau de tournage, on enlevait des blagues du texte parce qu’on avait l’impression que ça tombait un peu trop dans le sketch comique. Il fallait constamment se rappeler que c’était encore plus drôle quand on essayait le moins possible de jouer la comédie. »
Si le cauchemar des rénovations sert de moteur au scénario de son film, Lawrence Côté-Collins estime que Bungalow parle d’abord et avant tout de l’illusion du rêve américain.
« C’est la conquête du bungalow, lance-t-elle en riant. Le cliché de Disney : ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants. Je suis moi-même brainwashée de Disney. J’ai déjà eu une chambre de Buzz Lightyear !
« Je suis très cynique. Mais en même temps, c’est le cynisme qui me sauve. Je pense qu’on s’en va collectivement dans un mur et que ce sera la fin du monde dans 20 ans. C’est aussi pour ça que je n’ai pas d’enfant. Parce que je ne supporte pas le monde dans lequel on vit... Mais je préfère quand même en rire ! »
►Bungalow prend l’affiche le 7 avril.