C’est notre histoire: la nouvelle génération revisite les chansons de Renée Martel
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Sur l’album hommage C’est notre histoire, douze artistes de la nouvelle génération reprennent les chansons de Renée Martel. Sa fille, Laurence Lebel, derrière cette initiative, est convaincue que sa mère, la Cowgirl dorée, aurait aimé les nouvelles versions de Liverpool, Si on veut recommencer, Je vais à Londres, C’est mon histoire, Un amour qui ne veut pas mourir et autres titres de son répertoire.
Lancé hier, cet opus réunit Fanny Bloom, Alexe Gaudreault, Ariane Roy, Les Sœurs Boulay et Ingrid St-Pierre, le duo Saratoga et les voix masculines de Gab Bouchard, Étienne Coppée, Antoine Corriveau, Elliot Maginot et Tire le Coyote. Pilou signe quant à lui la direction musicale et la réalisation de cet album.
« Ma mère, lors d’une discussion, se demandait si les gens, les artistes et les nouveaux artistes étaient pour se souvenir d’elle et si ses chansons étaient pour continuer de voyager après son départ. J’étais convaincue que oui, mais cet échange a semé une graine en moi pour un projet d’album hommage », a relaté Laurence Lebel, lors d’un entretien.
Au décès de sa mère, le 18 décembre 2021, Laurence Lebel a entendu Étienne Coppée reprendre la chanson Mon roman d’amour. Une version qui a rallumé la flamme entourant ce projet.
« C’était plus pertinent que jamais, il fallait le faire maintenant. Je voulais m’approprier ce projet. Je ne voulais pas que ça soit quelqu’un d’autre qui lui rende hommage et que ça devienne quelque chose de convenu et de déjà vu. J’avais envie qu’il y ait une âme dans ce projet et une raison d’être pour chaque chanson », a-t-elle indiqué.
Liverpool
Agente d’artistes et consultante dans le milieu musical au Québec, Laurence Lebel a approché des artistes que sa mère aimait et qui allaient être en mesure d’apporter une nouvelle interprétation. Elle voulait qu’ils s’approprient des chansons de Renée Martel.
« Je partageais avec elle beaucoup de musique d’artistes de la relève. Elle aimait découvrir les nouveaux artistes et je suis convaincue qu’elle aurait apprécié cet album », a-t-elle fait savoir.
On retrouve les classiques Liverpool, Si on pouvait recommencer, Un amour qui ne veut pas mourir, Je vais à Londres et des chansons un peu moins connues de son répertoire.
Alexe Gaudreault a levé la main rapidement pour reprendre Liverpool, le premier extrait de C’est notre histoire.
« L’idée était de lui rendre hommage et le faire un peu à ma sauce. J’avais envie de l’amener un peu ailleurs tout en m’assurant qu’on reconnaisse la chanson et qu’elle soit à la hauteur de Renée. Je me suis amusée et je l’ai “popifiée” à ma sauce », a-t-elle expliqué.
Alexe Gaudreault a fait la connaissance de Laurence Lebel sans savoir qu’elle était la fille de Renée Martel.
« Nous nous étions rencontrées dans un parc durant la pandémie. J’avais une playlist avec plein de vieux hits, dont quatre chansons de Renée Martel d’affilée. À un moment donné, Laurence m’a dit : c’est correct là, les tounes de ma mère. Plus tard, lorsqu’elle m’a approchée pour ce projet, j’ai tout de suite sauté sur l’occasion. J’étais honorée », a-t-elle raconté.
Liberté musicale
Un peu déçue de ne pas avoir pu reprendre Liverpool, Fanny Bloom avoue qu’elle n’était pas familia-risée avec les chansons de la Cowgirl dorée.
« Sa musique est arrivée sur le tard et par mes propres moyens. Mes parents étaient plus chansons françaises », a-t-elle dit.
Fanny Bloom avait fait un duo avec Renée Martel pour Liverpool, en 2015, à l’émission Stéréo Pop animée par Pierre Lapointe et Claudine Prévost.
« J’étais tellement intimidée. J’en tremblais. Je me rendais compte de l’ampleur de la patente. C’est quelque chose qui est resté imprégné en moi », a-t-elle mentionné. Honorée de faire partie de ce projet, elle s’est attaquée à Quand un bateau passe.
« On m’avait proposé une liste d’une quinzaine de chansons un peu moins connues. Après une première écoute en mode attentif, j’ai écouté cette liste comme amatrice de musique et cette chanson avec sa ritournelle m’est restée en tête », a-t-elle mentionné.
Fanny Bloom a réalisé, à l’écoute de ces chansons, la liberté musicale.
« Renée Martel a eu un succès fulgurant hors des formats et c’est un bel enseignement à garder. On a le droit d’exister, de sortir de la case du trois minutes et d’essayer d’exploser un peu », a-t-elle affirmé.
Laurence Lebel a un coup de cœur pour Nos jeux d’enfants reprise par Étienne Coppée.
« C’est ma chanson préférée de ma mère. Est-ce que c’est le texte ? Est-ce que c’est la mélodie ? Je ne sais pas. Étienne a été le dernier artiste que j’ai fait écouter à ma mère. Le résultat final m’a jetée à terre. J’ai l’impression que c’est une chanson d’Étienne. C’est ma petite chanson refuge qui me réconcilie avec mon héritage », a-t-elle exprimé.