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Christian Dubé, le sauveur malgré lui

Christian Dubé, le sauveur malgré lui
Capture d’écran TVA Nouvelles

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La dernière chose que Christian Dubé voudrait, c’est qu’on le présente en sauveur. Il préfère baisser les attentes, conscient des dangers du poste de ministre de la Santé. Peu s’en sont sortis avec des félicitations.

Pourtant, c’est exactement ce qu’il est devenu, une sorte de sauveur. Je sais bien que l’expression «sauveur» est exagérée et galvaudée. Néanmoins, j’ai entendu à répétition, depuis quelques mois, des gens faire le constat brutal que si Dubé n’arrive pas à accomplir quelque chose avec la santé, c’est peine perdue. Personne d’autre n’y arrivera.

Comme si Christian Dubé représentait cette espèce de dernière chance de réparer un système dont on dit qu’il est en crise depuis plus de 30 ans. Tout en restant sceptique sur la capacité de réussir complètement, on a spontanément le goût de donner la chance au coureur.

Un roc

Personnellement, je ne peux cacher que je suis impressionné par Christian Dubé. Ses qualités de gestionnaires s’appuient sur une solide carrière dans le secteur privé. Rapidement pendant la pandémie, il a mis en place des outils et des tableaux de bord pour savoir ce qui se passait dans le réseau. Il a implanté certaines bases d’imputabilité incontournables en gestion.

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Christian Dubé est aussi un communicateur d’exception, un atout précieux. Ce n’est pas automatique pour un gestionnaire. Il parle vrai, simplement, explique bien. Il a évité d’adopter le ton politique creux ou le ton bureaucratique désincarné. Par-dessus tout, il a le don d’inspirer confiance.

Ce qui m’impressionne le plus, c’est néanmoins son côté idéaliste. Christian Dubé a bien réussi en affaires. Il n’a pas besoin de la politique pour vivre et a dépassé les 65 ans. Il pourrait faire comme bien d’autres: profiter d’une retraite confortable. Chalet, loisirs, voyages, il pourrait se la couler douce... avec sa douce. Il y a songé l’été dernier avant de solliciter un nouveau mandat.

Il faut avoir de l’admiration pour ce choix du service public. Dans le cas de Christian Dubé, l’engagement s’accompagne d’un idéalisme réel et d’une volonté de bien faire. Quel que soit le parti politique, une société doit pouvoir compter sur ce genre d’engagement.

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Opérer le changement

Ce n’est pas un hasard si l’immense réforme de la santé arrive si tôt dans le deuxième mandat de la CAQ. Le ministre de la Santé savait exactement ce qu’il voulait faire. Il a décidé de poursuivre son engagement politique à condition que son premier ministre l’assure de son appui pour aller au bout de la réforme qu’il croit nécessaire.

Christian Dubé s’est donc engagé dans un très audacieux processus de transformation du réseau de la santé. Le pari est risqué: le système est lourd, les lobbys y sont puissants et la méfiance règne.

Néanmoins, il faut espérer que le ministre réussisse, au moins en partie, à remettre notre système sur les rails. Parce que c’est assez vrai que si Dubé n’y arrive pas, nous avons un problème.

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