/entertainment/music

La musique pour créer des ponts: un troisième album pour Alexandra Stréliski

Alexandra Stréliski
Photo Pierre-Paul Poulin

Coup d'oeil sur cet article

À 38 ans, Alexandra Stréliski porte déjà en elle un riche bagage musical. Lauréate de l’album de l’année au Independent Music Awards, de cinq Félix et d’un prix JUNO, la pianiste et compositrice nous revient avec Néo-Romance, un troisième opus conçu majoritairement en Europe, qu’elle décrit comme un espace serein au cœur de notre réalité moderne. 

• À lire aussi: Voici 10 albums québécois prévus en 2023

Alexandra, pourquoi le titre Néo-Romance? 

«Depuis que j’ai 6 ans que je joue du Chopin. C’était très naturel pour moi d’aller dans le néo-classique, qui est plus structurel. Pourtant, je me suis aperçue que je me retrouvais plus dans la démarche des romantiques qui est basée sur l’émotion, le rapport à la nature et aux petites choses de la vie. Mon but était de trouver une façon d’avoir une approche romantique dans les temps modernes.» 

«Confronter notre réalité moderne avec l’époque romantique qui était dévouée à la beauté»: c’est tout un mandat! 

«Mon album INSCAPE était un album tourné vers l’intérieur, post-dépression. Ensuite, il y a eu des voyages, des spectacles, la pandémie, puis le retour en tournée. À travers cela, je suis tombée en amour. Néo-Romance représente le nouvel amour dans mon cas, mais ce n’est pas un album d’amour, mais plutôt un espace serein. Particulièrement la dernière pièce A New Romance, qui est toute douce et belle et qui parle d’être à la maison : qui est là où sont ceux qu’on aime.» 

Alexandra Stréliski
Photo Pierre-Paul Poulin

Tu arrives donc à voir du beau dans notre époque? 

«Il y a beaucoup de violences sociales, de polarisation, on manque beaucoup de nuances et je n’ai pas la solution, mais j’essaie, je fais de mon mieux. J’ai envie qu’on essaie en gang à travers le rêve et l’amour. Il y a un manifeste dans mon vinyle qui parle du rêve comme d’une arme. Pour moi, l’art est une bonne façon d’oublier le monde réel pour un moment et de garder ton cœur ouvert malgré tout.»

Es-tu toi-même une romantique?

«Oui, je suis née avec un sens de la tragédie très grand et cela ne va pas me quitter [rires]. Je suis une optimiste et j’ai en moi une certaine naïveté. C’est un moteur qui me fait avancer et me donne envie d’essayer.»

De quoi es-tu la plus fière dans cet album? 

«Je suis fière de ne pas avoir eu peur d’aller dans des pièces plus tristes et des émotions plus assumées. C’est un album plus assumé. Je suis aussi très fière de proposer, pour la première fois sur un album, mes propres arrangements [cordes]. Il y aura d’ailleurs des cordes sur scène avec moi dans mon prochain spectacle ainsi qu’une belle scénographie inspirée des décors d’opéra.»

Alexandra Stréliski
Photo Pierre-Paul Poulin

Démocratiser la musique classique, pour toi, c’était un mandat ou bien cela est simplement arrivé par la bande? 

«J’ai été formée au conservatoire dans un cadre très classique, mes profs voulaient faire de moi une pianiste de concert, mais je ne voulais pas. Finalement, je suis devenue une pianiste de concert [rires], mais à ma façon. Ce n’était pas ma voie, la rigidité classique. La première personne pour qui je voulais démocratiser la musique classique était moi-même. J’ai un grand souci d’accessibilité. La musique peut rapprocher les gens, et c’est selon moi la chose la plus utile à faire : créer des ponts entre les gens.»


  • Alexandra Stréliski a annoncé une série de spectacles en Europe, aux États-Unis et au Québec. Elle sera à la salle Wilfrid-Pelletier les 11 et 12 avril et au Grand Théâtre de Québec les 8, 9 et 10 juin 2023.
  • Plus de dates au Québec dès septembre et billets : alexandrastreliski.com
Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.