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États-Unis: des patrons de pharmacie dénoncent la décision d’un juge sur la pilule abortive

États-Unis: des patrons de pharmacie dénoncent la décision d’un juge sur la pilule abortive
AFP


Plus de 400 responsables des secteurs de la pharmacie et de la biotechnologie ont appelé lundi à l’annulation de la décision d’un juge américain de suspendre la vente d’une pilule abortive, craignant qu’elle n’ouvre la voie à la remise en cause d’autres médicaments. 

« Un juge fédéral sans formation scientifique a fondamentalement sapé l’autorité accordée par le Congrès à l’Agence américaine des médicaments (FDA) », dénoncent une lettre signée notamment par le patron de Pfizer, Albert Bourla, et des représentants d’autres grands laboratoires comme Biogen, AbbVie ou Novartis.

Sa décision « ignore des décennies de preuves scientifiques et de jurisprudence », estiment les signataires.

Surtout, en remettant en cause la légitimité de la FDA à autoriser les médicaments, elle « crée de l’incertitude pour l’ensemble du secteur biopharmaceutique ».

« Si les tribunaux peuvent annuler les approbations de médicaments sans tenir compte de la science ou des preuves, ni de la complexité requise pour vérifier pleinement la sécurité et l’efficacité des nouveaux médicaments, tout médicament risque de connaître le même sort » que la pilule abortive, est-il souligné dans la lettre. Cela pourrait conduire à l’autorisation de médicaments dans certains États et pas d’autres, et freiner l’innovation, craignent ses auteurs.

Connu pour ses vues ultraconservatrices, le magistrat Matthew Kacsmaryk a retiré vendredi l’autorisation de mise sur le marché de la mifépristone, une pilule abortive agréée depuis plus de 20 ans, reprenant des études sur les risques imputés au médicament et accusant la FDA de ne pas avoir respecté ses procédures afin de répondre à un objectif politique.

Mais « il a été prouvé par des décennies de données que la (mifépristone) est plus sûre que le (paracétamol), presque tous les antibiotiques et l’insuline », remarque la lettre.

« Bien que le processus de développement, d’approbation et de suivi des médicaments ne soit pas parfait, le cadre de l’Agence a permis des décennies d’innovation médicale inégalée et des mécanismes statutaires permettant de retirer des médicaments du marché si, entre autres, ils ne conservent pas le profil de sécurité et d’efficacité escompté », est-il aussi noté.

La lettre a été notamment initiée par Amanda Banks, cofondatrice de Blackfynn, Jeremy Levin, patron de Ovid Therapeutics, Paul Hastings, patron de NKarta Therapeutics, Shehnaaz Suliman, patron de ReCode Therapeutics et John Maraganore, fondateur de Alnylam Pharmaceuticals, a précisé à l’AFP une porte-parole de ReCode Therapeutics.

Cette porte-parole ainsi que Amanda Banks ont affirmé à l’AFP que plus de 400 responsables avaient signé la missive.







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