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«Il y a des fermes qui vont fermer»: la moitié des agriculteurs québécois pris à la gorge par l’inflation

Une ferme sur dix pourrait être rayée de la carte d’ici un an, selon l’UPA

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Non seulement la moitié des producteurs sont pris à la gorge par l’inflation, mais plus de 30% d’entre eux n’arrivent même plus à générer assez de revenus pour couvrir leurs dépenses en ce moment, alerte l’Union des producteurs agricoles (UPA).

«C’est sûr que ça va faire mal. Il y a des fermes qui vont fermer. On pourrait perdre des producteurs en raison du manque de relève, de main-d’oeuvre et de l’inflation», s’inquiète Vincent Anger-Deslauriers, copropriétaire de la Ferme Régrain, à Beloeil, du comté de La Vallée-du-Richelieu.

«On n’arrive plus. Nos revenus ont augmenté d’à peu près 8%, alors que les intrants ont bondi de 20%», ajoute le producteur laitier de quatrième génération de la Montérégie.

À l’UPA, on estime que c’est une ferme sur dix qui pourrait être rayée de la carte d’ici un an si la tempête inflationniste parfaite perdure.

Photo fournie par Vincent Anger-Deslauriers

Solde négatif

D’après un sondage récent de l’Union des producteurs agricoles (UPA), effectué auprès de 3675 membres, on apprend que deux entreprises agricoles sur dix disent être en «mauvaise» ou «très mauvaise» santé financière et près de la moitié craignent une détérioration au cours de l’année.

«On est suivi par un groupe de gestion pour maintenir le bateau à flot. On y arrive, mais on marche année par année, mois par mois. On n’a plus le droit aux folies», partage au Journal Vincent Anger-Deslauriers, jeune producteur de 30 ans.

Dans l’ensemble du Québec, près de 30% des producteurs prévoient devoir essuyer un solde négatif en raison des hausses du taux d’intérêt et 40% vont même jusqu’à craindre le défaut de paiement.

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Nuages à l’horizon

Par communiqué, mercredi matin, le président général de l’UPA, Martin Caron, a rappelé que l’explosion du coût des intrants (+27,9%) a été près de trois fois plus importante que l’inflation (+11,8%), entre janvier 2020 et septembre 2022. 

«L’horizon s’assombrit pour un nombre grandissant de fermes, plus particulièrement les entreprises en démarrage. Il n’est pas trop tard, mais il y a urgence d’agir», a-t-il déclaré.


➤ Plus de 60% des fermiers prévoient «diminuer ou reporter leurs investissements», ce qui risque d’avoir de graves répercussions sur la filière agroalimentaire québécoise.

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