Olymel ferme son usine de Vallée-Jonction: 994 personnes touchées
La saignée se poursuit chez Olymel qui multiplie les licenciements collectifs
Après les fermetures de Blainville et Laval entraînant la perte de 170 emplois, en février dernier, Olymel met la clé sous la porte de ses installations de Vallée-Jonction, en Beauce, où plus de 994 personnes, dont 911 syndiqués et 83 cadres, vont perdre leur gagne-pain.
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L’annonce a été faite, mercredi matin, au siège social d’Olymel, à Saint-Hyacinthe, par son PDG, Yanick Gervais, qui avait convoqué les médias la veille en après-midi.
En gros, le déclin de la main-d’œuvre dans la région et l’état des installations qui auraient eu besoin de près 40 M$ ont poussé Olymel à faire ce choix.
«Un programme de relocalisation dans d’autres établissements d’Olymel a été mis sur pied», a-t-il expliqué en conférence de presse.
«La fermeture va s’étaler sur une période de huit mois», a-t-il ajouté.
En 2021, les syndiqués de Vallée-Jonction avaient obtenu des hausses de salaire 26,4%. À Princeville, ils avaient obtenu environ 35% d’augmentation.
Lors d’une entrevue récente au Journal, Pascal Houle, chef de la direction de Sollio Groupe Coopératif, qui englobe BMR, Olymel et Agriculture, n’avait pas écarté d’autres fermetures d’usines.
«On envisage tous les scénarios. On regarde l’ensemble du secteur porcin. On n’a pas de fermeture d’usine actuellement dans nos plans», avait-il dit en marchant sur des œufs.
Cascade de fermetures
Il y a cinq mois, Olymel avait prévenu qu’elle allait fermer son usine de Saint-Hyacinthe de 107 travailleurs.
En décembre, Le Journal avait raconté l’histoire de Claude Bilodeau, qui œuvrait à cet endroit depuis plus de 46 ans.
«Va falloir se serrer la ceinture. Je ne sais pas si je vais me trouver autre chose tout de suite, étant donné que je vais bientôt avoir 65 ans», avait-il confié.
Il y a deux ans, Québec a investi 150 M$ dans Olymel pour renforcer les sièges sociaux ici et consolider les 10 000 emplois chez nous.
Depuis deux ans, Olymel a perdu près de 400 M$ dans le porc frais.
Après, l’annonce l’Union des producteurs agricoles (UPA) a demandé au gouvernement québécois «la réalisation d’un diagnostic neutre et indépendant sur la situation dans l’industrie porcine».
- Avec la collaboration de Marc-André Gagnon, Julien McEvoy et Sylvain Larocque
Olymel possède aussi des abattoirs à Yamachiche, Saint-Esprit et Ange-Gardien.