Prochaine cible des extrémistes: le drapeau du Québec
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Eh oui, ce qui se tricote avec patience et détermination peut se détricoter en criant ciseau.
Que l’on me permette ici pour l’entendement du plus grand nombre de lecteurs d’utiliser le terme «Canadien français» en lieu et place de «Québécois».
Pour ceux qui l’ignorent, à savoir les générations héritières de la Révolution tranquille, ce sont les nationalistes progressistes canadiens-français qui à la fin des années soixante ont décidé de rompre avec le nationalisme à l’ancienne, celui incarné par le chanoine Groulx pour faire simple, en se rebaptisant québécois et laïques.
Les militants néonationalistes manifestaient une ouverture sur le monde. Sensibles au phénomène de la décolonisation qui avait permis aux pays africains de gagner leur indépendance, eux aussi aspiraient à accéder à l’indépendance.
En ralliant à leur cause suffisamment de sympathisants, ils ont réussi à prendre le pouvoir en 1976 grâce à René Lévesque, le seul homme politique capable d’imposer le plus spectaculaire accommodement raisonnable avant la lettre, à savoir la souveraineté-association.
Risque
C’était un pari risqué. La suite en fera foi. Le premier ministre du Canada, Pierre Elliott Trudeau, né d’une mère anglaise et d’un père francophone, rapatriera en 1982 la constitution canadienne sans l’accord du Québec. Trudeau père a ainsi vaincu son ennemi juré, René Lévesque, atteint au cœur par cette trahison.
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Au second référendum en 1995, sous la gouverne de Jacques Parizeau, un premier ministre ouvertement souverainiste, mais lié par l’obligation de tenir un référendum, tout a été joué à quelques dizaines de milliers de voix près. Beaucoup ont avoué que c’était le chant du cygne de l’indépendantisme.
Depuis, le Québec cherchera les moyens à sa disposition pour assurer sa différence et sa distinction. Pour contrer le multiculturalisme tous azimuts, François Legault, ex-souverainiste, mais toujours nationaliste, a choisi la laïcité comme arme et comme appui légal, la clause nonobstant inscrite dans la constitution canadienne à la demande de Pierre Elliott Trudeau, paradoxalement.
Pendant ce temps et sans que les Québécois en soient vraiment conscients, la politique migratoire à aires ouvertes de Trudeau fils, qui cherchera toujours à s’affranchir de son père, a transformé le Canada anglais en un pays où la diversité s’est imposée à tous les niveaux.
Guerre
Le Québec laïque doit comprendre que des groupes religieux fondamentalistes lui ont déclaré la guerre. Aujourd’hui, il s’agit de jeunes musulmans qui exigent des salles de prière dans leurs écoles. Bientôt, d’autres signes de notre patrimoine historico-religieux en feront les frais.
Le drapeau fleurdelisé, qui renvoie à la France et au catholicisme, passera à la moulinette.
D’ailleurs, croit-on une seconde que les intégristes musulmans du Québec, appuyés par des groupes islamistes, ennemis sans complexe de l’Occident judéo-chrétien, ne sauront utiliser la charte canadienne des droits en leur faveur?
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Le premier ministre Legault bon enfant devrait se rendre à l’évidence. En tant que premier ministre qui a fait voter la loi sur la laïcité, il doit refréner ses élans religieux et faire oublier qu’il est de culture catholique comme il est de culture souverainiste.
«Toi, tais-toi», leur crient les religieux radicaux qui haïssent les chrétiens que nous avons été et que nous sommes encore sociologiquement jusqu’à ce que le dernier Québécois s’éteigne dans l’indifférence générale.