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Drag-queens: restons zen



Avant de lire cette chronique, préparez-vous une tisane à la camomille, mettez une petite musique classique ou des chants tibétains en arrière-fond, inspirez profondément, et maintenant... expirez longuement. Restez zzzzzzen. 

J’aimerais qu’on se parle calmement, sereinement, sans se crier de noms, sans grimper dans les rideaux, du sujet des drag-queens qui lisent des contes aux enfants dans les bibliothèques et les écoles. Et j’aimerais poser quelques questions... auxquelles je n’ai pas de réponses.

QUESTION NUMÉRO UN

Peut-on s’éloigner des extrêmes? Dans le coin droit, il y a Éric Duhaime et sa pétition contre le financement public des contes lus par des drag queens. Dans le coin gauche, il y a ceux qui encensent les drag-queens conteurs, comme si c’était le summum de l’ouverture, le boutte du boutte de la modernité. Entre ceux qui démonisent (à l’excès) et ceux qui glorifient (à l’excès), entre ces deux extrêmes, peut-il y avoir un juste milieu? 

Et si les lectures de contes par des drags n’étaient ni un danger, ni un miracle, ni une menace, ni un exploit? Si c’était juste une activité... ordinaire, qui comme toutes les activités culturelles ordinaires, peut être critiquée, questionnée, évaluée et soupesée? On peut écrire une critique d’une pièce de théâtre, d’un film, d’un livre ou d’une expo, mais on ne peut pas critiquer une lecture dans une bibliothèque?

Peut-on se questionner sur la pertinence ou le contenu de ces lectures sans se faire accuser d’être fascistes ou homophobes?

QUESTION NUMÉRO DEUX

Quelle idéologie promeut-on?

Vendredi dernier, BAnQ (Bibliothèque et archives nationales du Québec) a publié sur son site un long texte intitulé : BAnQ est fière d’accueillir Barbada.

«BAnQ est une institution inclusive qui sert tous les Québécois et Québécoises. Elle continuera à offrir cette activité qui promeut l’équité, la diversité et l’inclusion sociales.»

Ah bon! Donc on dit noir sur blanc que la lecture de contes n’est pas une activité comme les autres. Elle fait partie d’une idéologie et s’inscrit dans un agenda. 

Je continue la lecture du texte. 

«La Grande Bibliothèque a été la première bibliothèque au Québec à offrir cette activité jeunesse et nous sommes fiers d’avoir collaboré avec Barbada à plusieurs reprises. Chaque fois, plus d’une centaine d’enfants et leur famille sont venus à sa rencontre.

“L’heure du conte drag” est une activité adaptée à l’âge de ses participants. Les enfants peuvent y entendre des histoires axées sur l’amour, le bien-être, l’expression de soi, le respect des différences et la déconstruction des stéréotypes de genre, tout en s’amusant.»

Permettez-moi de poser ici quelques questions : 

  1. En quoi est-ce le rôle d’une institution publique de parler de «la déconstruction des stéréotypes de genre» à des enfants? 
  2. Ai-je le droit de trouver que l’expression «la déconstruction des stéréotypes de genre» est un charabia qu’on s’attend à retrouver dans les facultés de sciences sociales des universités mais pas dans une activité LUDIQUE pour des enfants ?
  3. Peut-on juste lire aux enfants des livres sans morale, sans leçon, sans messages, juste des livres... trippants?

QUESTION NUMÉRO TROIS

Un homme déguisé en femme, avec des ongles immenses, des faux cils, des faux seins, une robe à paillettes, des bijoux partout, ce n’est pas un énorme «stéréotype», ça?







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